Par Kocila Tighilt
C’est ce dimanche matin, à la cinémathèque Djurdjura, de la ville de Tizi-Ouzou, qu’a débute la compétition, pour l’olivier d’Or, du meilleur film, dans le cadre du festival culturel national du film amazigh(FCNFA).
Ainsi, les films en compétition pour aujourd’hui, de 10h à 12h étaient «Yettazal W-Uccen», de Akli Sahraoui et Lydia Sarahiaoui. C’est un film d’animation de 07 minutes qui raconte l’histoire d’un chacal qui fait une course avec un escargot. « Ce dernier monta sur la queue du Chacal. A l’arrivée dans le village, l’escargot tombe par terre et le chacal s’étonne de la ruse ! ».
Des projections et des visions
Le second film s’intitule Later N Tejadith. C’est un film documentaire de 58 minutes de Rachid Bouider. Le documentaire retrace des ancêtres dans la récolte des olives en commençant par le désherbage, et l’entretien des Oliviers jusqu’à obtenir cette huile dorée, selon le réalisateur. Pour le troisième film de la matinée, « Azetta ou le métier à tisser, de Djamel Bacha, c’est un documentaire de 20 minutes qui revient sur le travail de tissage. Le documentaire revient sur les secrets du tissage, à commencer par le travail de la laine, qui se transmet de mère en fille. Dans certaines régions, de la Kabylie, comme à Ait Yahia, dans la région d’Ain El Hammam, qui abrite la fête du Tapis d’Ait Hichème, le travail du tissage est jalousement sauvegardé depuis des générations. Il constitue même, une source de subsistance pour de nombreuses familles.
Dans l’après-midi, il a été procédé à la projection du long métrage Amechehahe, de Nabil Mouhoubi. Un film de 97 minutes qui raconte l’histoire de Dha Mohand, un vieux radin connu de tous. « Il épouse une jeune fille, qui est la fille d’un escroc surnommé Uccen, le chacal. Uccen et sa fille complotent pour soutirer de l’argent au vieux radain». Le second film de la soirée est Tuzyint, la belle. Un long métrage de 84 minutes, de Lounes Amroune. Il raconte l’histoire d’une jeune ogresse qui assiste impuissante au massacre de ses parents. »Elle fuit dans la forêt à la rencontre de Chouha, la sorcière qui transforme l’ogresse en une jeune et très belle fille».
Hommage à Belkacem Hadjajd
Par ailleurs,un vibrant hommage a été rendu hier soir au grand réalisateur algérienBelkacem Hadjajd. Sur cette hommage, Hadjadj s’est dit « heureux » de recevoir cet hommage à Tizi-Ouzou car, a-t-il affirmé, dans sa « trajectoire de cinéaste, la première chose que je me suis posé est comment faire du cinéma en Algérie, en étant en symbiose total avec notre matrice culturelle. C’est là que je me suis dit que la meilleure façon de répondre à ce questionnement, c’était de me confronter à la culture profonde algérienne basée sur la tradition orale».
La «sève» de la culture Amazigh
« La tradition orale, à durant un siècle de colonialisme, notre résistance culturelle s’est réfugiée dans la tradition orale », a estimé Belkacem Hadjadj pour qui, le film amazigh doit porter la «sève» de la culture amazigh. En effet, en marge de cette cérémonie, Belkacem Hadjadj a estimé qu’« on ne peut pas réduire le film amazigh à la langue seulement. Il ne se limite pas au film qui parle la langue amazigh. Le plus important c’est le film dans ses autres composants : le décor, la mise en scène qu’il porte. Il doit porter en lui-même la sève de la culture amazigh. En réalité, tous les films algérien qui se ressourcent dans les racines profondes de la culture algérienne sont des films amazigh. Toutefois, le cinéma n’a plus les moyens qu’il faut pour réaliser de film. «C’est le cinéma lui-même qui a besoin d’un autre souffle de la part des responsables, qui doivent mettre les moyens à la disposition des artistes»
Une vie dédiée au 7e art!
Belkacem Hadjadj est né en 1950 à Alger. Après avoir étudié le cinéma à l’INSAS, d’où il est sorti diplômé en 1977, il a travaillé pour la Radio Télévision belge (RTB) jusqu’en 1978 et pour la Radio Télévision algérienne (RTA), entre 1978 et 1987. Entre 1985 et 1991, il a enseigné le cinéma à l’Institut National des Sciences de l’Information et de la Communication (INSIC) d’Alger. En 1982, il a réalisé un premier court métrage. La Goutte, suivi de trois téléfilms : Le Bouchon en 1980, Bouziane-el-Kalaï en 1983 et El Khamsa en 1988. En 1995, il a signé son premier long métrage fiction, Machaho, et en 1998, le long métrage documentaire L’Arc-en-ciel éclaté. En 2000 Une femme taxi à Sidi Bel Abbès.
K.T