Filière de la pomme de terre à Bouira : Des indicateurs qui « donnent la patate »

Filière de la pomme de terre à Bouira :  Des indicateurs qui « donnent la patate »

La récolte de la pomme de terre bat son plein dans la wilaya de Bouira. Ainsi et contrairement aux céréales qui ont été ravagées par la sécheresse et les pluies tardives de mai et juin derniers, ces mêmes pluies ont été des plus bénéfiques pour ce tubercule, dont la récolte s’annonce abondante. 

325 000 quintaux à mi- récolte

En effet et selon les chiffres de la direction des services agricoles ( DSA) locale fixée à la date du 31 juillet dernier, la récolte s’élevait déjà à près de 200 000 quintaux, pour une superficie récoltée estimée à 563 hectares, avec un rendement de 350 quintaux par hectare.

Selon la même source, la superficie réservée à la production de pomme de terre dite de « consommation », est de l’ordre de 1077 hectares.

Pour ce qui est de la pomme de terre dite de semence, la surface réservée est de l’ordre de 682 hectares, dont 416.5 hectares déjà récoltés, pour une production à la date du 31 juillet dernier, estimée à 124 950 quintaux, avec un rendement à l’hectare évalué à 300 quintaux.

Pratiquement à mi- récolte, la wilaya de Bouira enregistre plus 325 000 quintaux ( entre consommation er semence). À ce rythme et selon prévisions de la DSA, la production pour la saison 2022/2023 pourrait atteindre ou dépasser les 600 000 quintaux. 

Un « baptême » réussi pour la SARPA

S’agissant de l’interprofessionnel de la filière de pommes de terre à Bouira, il affiche un satisfecit rarement entendu auprès de cette corporation habituée aux « coups de gueule ».

En effet, pour son vice-président, M. Darkam Ahmed, rencontré au niveau de la Chambre d’Agriculture de Bouira, la production attendue pour cette année est « excellente ».

Interrogé à propos de certaines contraintes liées à la commercialisation de la production, notre interlocuteur, a en effet admis « certaines perturbations », lesquelles ont été vite élaguées. « Nous avons soulevé ces problèmes au ministère via la madame la directrice et ils nous ont orientés vers le nouveau système de régulation des produits agricoles », dira M. Darkam.  

La Société algérienne de régulation des produits agricoles « SARPA », faut-il le préciser, est le successeur du défunt Système de régulation des produits de la large consommation (SYRPALAC), lequel a été défaillant depuis sa création en 2009. 

La « patate » de Bouira s’écoule dans cinq wilayas 

Désormais et selon M. Darkam, le problème d’écoulement de la production ne se pose plus à Bouira. « Grâce aux facilitations des pouvoirs publics à leur tête Mme la DSA, le wali et la société Frigomedit, nous avons pu écouler notre production dans d’autres wilayas, notamment Ain Mlila, Sétif, Bejaïa, Tizi-Ouzou et M’Sila en plus des espaces de stockage disponibles à Bouira », fera-t-il savoir. Selon lui, cette nouvelle politique prônée par les autorités est la « bonne », car selon ses dires, quand les agriculteurs ont où écouler leur production, ils n’ont aucune raison valable de passer par des voies « illégales » pour amortir leurs investissements. 

45 DA à prendre ou à laisser 

Concernant le prix d’achat de la production par la Sarpa, notre vis-à-vis, a indiqué qu’il a été fixé à 45 DA/ kg. Ce prix était-il du goût des agriculteurs? À cette question, M. Darkam Ahmed répondra par la négative, avant de s’expliquer: « Il est normal que l’agriculture affiche un certain mécontentement. Cependant, ce sont les règles désormais et chacun doit s’y plier. L’agriculture a deux choix : soit il accepte de rentrer dans le rang et vendre au prix fixé, soit sa production lui restera sur les bras », a-t-il signifié.

Et d’ajouter « d’un autre côté, les autorités, par ce prix de 45DA, ont évité la faillite aux agriculteurs, car actuellement sur le marché, le prix de la pomme de terre ne dépasse pas les 20DA ». 

Il suffisait d’accompagner les agriculteurs…

S’agissant de l’épineuse question de la spéculation autour des prix de ce tubercule, M. Darkam, a d’emblée réfuté le terme de spéculation dans cette filière. « Nous n’avons pas de spéculateurs au sein de notre filière », a-t-il tenu à préciser.

À la question de savoir les raisons qui avaient conduit à la « flambée » les prix de la pomme de terre, lors des années précédentes, le vice-président de l’interprofessionnel dira

« Tout d’abord les années précédentes, il y avait un déficit en matière de production. Ensuite et surtout, les autorités concernées n’accompagnaient pas l’agriculteur. Il était livré à lui même et usait de tous les moyens pour garder la tête hors de l’eau », a-t-il expliqué.

Pour mieux étayer ses propos, notre interlocuteur prendra l’exemple de l’ognon et son envolée stratosphérique. « Le prix de l’ognon avait grimpé car les agriculteurs n’avaient pas où stocker leur production. Je suis affirmatif à ce sujet », a-t-il conclu. 

R.B

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