Par Chiraz Kherri
Alors que la plupart des écosystèmes aquatiques se dégradent dans le monde, les pays les plus pauvres où vivent 3,7 milliards de personnes peinent à récolter des données qui leur permettraient de lutter contre la sécheresse ou les inondations et d’améliorer leur gestion de l’eau douce, alerte un rapport de l’ONU Environnement publié ce mercredi 28 août 2024.
En effet, Il est indéniable que l’eau douce, une ressource vitale englobant rivières, lacs et fleuves, est en train de se dégrader, de s’assécher, et pourrait même disparaître dans certaines régions. L’Organisation des Nations unies pour la protection de l’environnement tire la sonnette d’alarme avec la publication de trois rapports aux résultats préoccupants.
« La moitié la plus pauvre du monde contribue à moins de 3 % des données mondiales sur la qualité de l’eau», déplore l’agence onusienne, qui évoque notamment « 4.500 mesures de la qualité des eaux des lacs » de la part de ces pays, sur un total de 250.000 mesures dans le monde.
Diminution drastique des ressources en eau
La Terre compterait au total 12 572 bassins fluviaux et l’ensemble de ceux-ci voient leur qualité se dégrader. Le débit de 402 d’entre eux diminuerait, cela représente cinq fois plus de bassins dont le débit diminue qu’il y a quinze ans. Manque de pluviométrie, pollution, changement climatique et surexploitation des terres semblent être les principaux responsables de cette dégradation de l’eau douce à échelle mondiale.
Rappelons que les Etats membres de l’ONU s’étaient mis d’accord pour assurer une gestion durable en garantissant l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement d’ici 2030, ce qui semble très difficilement atteignable au regard des chiffres qui ressortent des différents rapports.
Une disparité inquiètente
Les pays les plus défavorisés, notamment en Amérique du Sud, en Afrique, ainsi qu’en Asie centrale et du Sud-Est, sont nettement sous-représentés dans les données globales sur la qualité de l’eau.
Ce manque de surveillance des ressources en eau est alarmant pour l’avenir. D’ici 2030, plus de la moitié de la population mondiale pourrait vivre dans des pays incapables de prendre des décisions éclairées pour faire face aux défis de la gestion de l’eau, comme le prévoit l’ONU dans ses rapports.
Ce manque de données n’est que le reflet d’une insuffisance de surveillance. Ce qui ne présage rien de bon pour l’avenir : « d’ici 2030, plus de la moitié de l’humanité vivra dans des pays qui ne disposent pas de données suffisantes pour éclairer les décisions de gestion liées à la lutte contre la sécheresse, les inondations, les impacts des effluents d’eaux usées et le ruissellement agricole », affirme l’ONU dans l’un des rapports.
C.K