La lutte contre la bureaucratie est un combat de longue haleine que mènent sans relâche les pouvoirs publics. En Algérie, certains fonctionnaires, pas tous fort heureusement, ont fait de la bureaucratie un art… machiavélique.
Ils s’emploient avec zèle, témérité, voire un cynisme certain, à faire perdre la tête aux citoyens et aussi, saper les efforts entrepris par les autorités pour tenter d’endiguer ce fléau de nos administrations. Un document superflu, voire inutile qui devient subitement « indispensable » par la volonté d’un « gratte-papier » indélicat, ou bien la fameuse injonction laquelle est devenue le synonyme de l’administration algérienne : « revenez demain ». Autant de tares héritées des plusieurs décennies de laxisme, voire de complicité sous l’ancien régime.
L’hydre n’est pas encore terrassée
Dans une note adressée aux walis, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, fait état de la « persistance » des pratiques bureaucratiques au niveau des administrations publiques, notamment les services de l’état civil et ceux de la biométrie. Deux services névralgiques qui sont selon le document du département de Brahim Merad, « réfractaires » à la politique de changement menée par l’État. Ainsi, ces conclusions peu reluisantes, sont le résultat d’une enquête diligentée par le même ministère auprès de plusieurs administrations à travers la territoriale nationale. Dans leur note, les services du ministère de l’intérieur soulignent nombre de carences, auxquelles les walis de la République, sont exhortés à y remédier. Parmi ces « insuffisances », le document mentionne une qualité d’accueil qui laisse à désirer, des documents superflus exigés, l’« arrogance » de certains préposés au guichet et le manque de structures dédiées aux personnes à mobilité réduite. Les rapporteurs du ministère de l’intérieur, ont fait montre de justesse dans leur document, puisqu’ils soulignent également « les conditions de travail difficiles » des préposés au guichet, ce qui impact négativement sur leur rendement et la qualité du service proposé aux citoyens. Autant de carences et insuffisances, qui sont un terreau fertile pour les pratiques bureaucratiques, lesquelles peuvent faire naître dans l’esprit des citoyens, une défiance, ou carrément une haine envers l’État et ses symboles.
Les walis sommés d’agir !
Les walis de la République, sont en effet, sommés par leur hiérarchie directe d’appliquer les instructions du chef de l’État, concernant la lutte contre ces pratiques et leurs auteurs. Ainsi, ils sont exhortés de prendre des mesures « urgentes », afin de faciliter l’accès de l’administration aux citoyens et de « lutter avec la force de la loi » contre les bureaucrates. Le ministère de l’intérieur et des Collectivités locales, incite également les walis à veiller à ce que les documents qui ne sont pas exigés par la loi, soient définitivement proscrits des diverses demandes de délivrance de documents administratifs. La qualité d’accueil et la prise en charge des administrés ont été également mise en relief par les rapporteurs du département de M. Merad. En effet, ils incitent les premiers magistrats des wilayas à faire du « confort » et du « bien-être » des citoyens au niveau des administrations publiques leur priorité. Également, ils exhortent les walis à faire des sorties d’inspection dans les administrations, notamment les services d’état civil et biométrique pour « déceler d’éventuels dysfonctionnements » et y remédier. Enfin, la note du ministère préconise la mise en place des sessions de formation au profit des préposés au guichet, chefs de services et P/APC afin qu’ils soient « à jour » au sujet des mesures prises par l’État, dans le domaine de la lutte contre la bureaucratie et l’assainissement des administrations. Ces orientations, sont en parfaite adéquation avec les objectifs tracés par le Président de la République, qui dans ses multiples prises de paroles, n’a eu de cesse d’exprimer sa volonté de bannir la bureaucratie à travers toutes ses formes de nos administrations.
R.B