Par Mounia Hammoud
Hier, jeudi 9 mai, l’Université Mohamed Ben Ahmed Oran 2, a accueilli un colloque d’envergure internationale consacré à la comptabilité environnementale et au développement durable.
Cet événement regroupant pas moins de 18 pays et 42 universités algériennes, a été l’occasion d’échanges fructueux et de réflexions approfondies sur les enjeux économiques et environnementaux actuels. Au terme de ce colloque une convention de coopération entre l’Université Mohamed Ben Ahmed Oran 2 et l’université libyenne de Sabratha a été conclue.
300 scientifiques de divers horizons mobilisés
En effet ce forum initié par le laboratoire d’ingénierie du développement durable, responsabilité de l’université et intégration sociale de la faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion , sous le thème « Comptabilité et développement durable : Quels enjeux pour demain », a réuni des prés de 300 universitaires et chercheurs algériens et autres représentants de 18 pays étrangers Sénégal, Oman, Iran ,Tunisie, France, Libye, Angleterre Irak, Arabie Saoudite, Égypte, Mauritanie, Yémen, Côte d’Ivoire, Jordanie etTogo.
Cette manifestation scientifique, vise à mettre en lumière les défis actuels et futurs de la comptabilité dans le cadre du développement durable. Elle aborde une question cruciale : comment réaliser un développement durable qui réponde aux besoins du présent sans compromettre ceux des générations futures.
La nécessité de nouveaux paradigmes plaidée
Le Dr Boudaoud Souhila organisatrice de l’événement a souligné l’importance de ce thème, en mettant en avant les crises économiques récentes qui ont révélé les lacunes des systèmes comptables traditionnels.
Elle a également mis en avant le rôle crucial de la comptabilité dans l’équilibre entre les aspects économiques, sociaux et environnementaux des actions humaines, soulignant ainsi la nécessité d’adopter de nouvelles normes et de nouveaux outils pour rendre compte de manière transparente et fiable des performances durables des organisations.
L’intégration de l’intelligence artificielle à la comptabilité, les finances et son utilisation dans le développement durable, ou ce qui est appelé la « comptabilité intelligente » a été aussi abordée.
Les universités d’Oran et Sabratha en précurseurs
Les organisateurs ont articulé le colloque autour de six thèmes principaux à savoir : l’Intégration des enjeux environnementaux dans la comptabilité, l’intégration des enjeux sociaux dans la comptabilité, les outils et les méthodes de mesure des performances durables, les défis de la mise en œuvre de la comptabilité durable dans les organisations, l’audit environnemental et la vérification des informations durables, et les implications fiscales de la durabilité.
Le moment fort du colloque était la signature de la convention de coopération entre l’université d’Oran 2 et l’université libyenne. Cet accord ouvre la voie à des partenariats académiques et scientifiques renforcés entre les deux institutions, favorisant ainsi les échanges d’expertise et de savoir-faire dans le domaine de la comptabilité et du développement durable.
Cette initiative témoigne de l’engagement des universités à promouvoir la recherche et l’innovation dans des domaines cruciaux pour le développement socio-économique et environnemental. Une démarche qui vise à faciliter l’échange d’expertise et de professeurs entre les deux universités.
L’université de Sabratha bénéficierait de l’expertise algérienne, notamment dans les domaines des langues étrangères, de la géologie et de la sécurité industrielle. La création d’unités de recherche communes en anthropologie, sociologie et sciences politiques pour favoriser la communication entre les chercheurs des deux pays est aussi envisagée. Cet accord fixera également les règles des échanges académiques la mobilité des étudiants entre les deux universités.
Des recommandations en attente d’application
Selon le professeur Zoubida Ouyahia de la Faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion, ce colloque a offert une plateforme d’échange et de partage d’expériences entre les professionnels de la comptabilité, les chercheurs et les acteurs du développement. L’objectif était de mieux comprendre et relever les défis posés par la comptabilité dans la promotion du développement durable.
Les participants au colloque ont formulé une série de recommandations, notamment l’intégration de la durabilité dans les programmes éducatifs en comptabilité et la formation des futurs professionnels de la comptabilité aux enjeux et aux pratiques comptables durables.
Il a également été recommandé d’organiser des ateliers et des campagnes de sensibilisation sur l’importance de la comptabilité environnementale pour les entreprises et les décideurs en Algérie, ainsi que d’évaluer l’empreinte environnementale des industries clés du pays, telles que l’industrie pétrolière, l’agriculture et l’industrie manufacturière.
Cette évaluation vise à identifier les principales sources de pollution et de dégradation environnementale, ainsi que les opportunités d’amélioration.
La promotion de la certification environnementale, telle que la norme ISO 14001, a également été recommandée, ainsi que l’organisation de programmes d’assistance technique et d’incitations pour faciliter le processus de certification et renforcer les pratiques environnementales des entreprises.
Enfin, il a été suggéré de créer un fonds dédié au financement de projets de développement durable en Algérie, tels que des initiatives de conservation de l’environnement, des programmes de gestion des déchets et des projets d’énergie renouvelable, comme l’a souligné le Pr. Ouyahia Zoubida.
M.H
