L’événement annuel a connu une foule exceptionnelle, à la clé, un invité de qualité. Il s’agit d’un écrivain de grande renommée, Yasmina Khadra.
Ce dernier est venu pour parler des détails de l’adaptation de son roman en bande dessinée. En plus de sa conférence de presse, Yasmina Khadra a accepté d’accorder une interview pour Just-Infodz.
Entretien réalisé par : Melissa Boukhalfa
Just-infodz : Votre roman « Dieu n’habite pas La Havane » a été adapté en BD. Quelles sont vos appréciations ?
- Yasmina Khadra: C’est un sentiment de fierté de permettre à la BD algérienne de conquérir d’autres espaces culturels, c’est fantastique. A ce propos, j’encourage d’autres adaptations, car elles permettent l’émergence d’une culture littéraire et pour moi, toute culture d’où qu’elle vienne et peu importe son support est la bienvenue.
Qui sont les écrivains qui ont inspiré Yasmina Khadra ?
- Inspiré, je ne sais pas s’il y a des écrivains qui m’ont inspiré, mais il y a beaucoup d’écrivains qui m’ont fasciné, par leur talent, leur intelligence, leur façon de faire voyager les lecteurs, y’en a beaucoup.
Pourriez-vous en cité quelques-uns ?
- En Algérie il y’a Malek Hadad, dans le monde Arabe Nadjib Mahfoud et Taha Hussein. Dans le monde occidental, Jack London.
D’où vous vient l’inspiration pour accoucher de telles œuvres ?
- Ça fait partie de moi. C’est comme un mathématicien, d’un seul coup, à force de recherches, il trouve une formule. Comme un chanteur, un musicologue. Nous avons tous des talents, certains les exploitent, d’autres le négligent, mais c’est à chacun d’aller les chercher au plus profond de son être. C’est naturel chez moi. Un regard, un sourire, etc. La preuve avec « Dieu n’habite pas la Havane ». Comment j’ai été inspiré pour ce roman, c’était extraordinaire. Nous étions à une fête et il y’avait un chanteur dans la soixantaine qui faisait danser toute la salle. Et à un certain moment, nos regards s’étaient croisés. J’ai trouvé cela extraordinaire. Son regard était triste. Pourtant c’était quelqu’un qui avait enflammé le public ! Je me suis dit : C’est quoi ce paradoxe ! Et c’est en voulant comprendre ce paradoxe que je me suis imaginée en train de suivre ce chanteur jusqu’à chez lui et connaître son histoire, donc ça peut partir de n’importe quoi.
M.B