Par Amar Ouramdane
12 octobre 2006-12 octobre 2024, cela fait dix-huit ans que l’ex P/APW de Tizi- Ouzou, (2002-2006) , le regretté Rabah Aissat fut assassiné par un groupe d’hommes armé sur la terrasse d’un café à Ain Zaouia , daïra de Draâ El-Mizan, au sud de Tizi- Ouzou, alors qu’il était attablé avec ses amis lors d’une veillée ramadanesque.
Comme chaque année, les cadres de son parti (FFS), ses enfants, sa famille et ses amis s’apprêtent à lui rendre un dix-huitième hommage ce samedi 12 octobre au cimetière de son village où il repose en paix.
Encore une fois et comme d’habitude, les cadres de son parti et sa famille vont réitérer leur appel d’une seule voix à ce que la vérité de cet abject assassinat lui soit rendue. « La plaie ne se refermera pas si on ne connaît la vérité sur la mort de mon père qui était l’ami de tous, des pauvres et de toute la population de la région. Mon père n’a fait de mal à personne. C’était quelqu’un qui servait les autres. Il ne s’est jamais servi », répétait à chaque hommage qui lui est rendu l’un de ses enfants.
L’homme de tous les combats !
De leur côté, les cadres du Front des Forces Socialistes ne cesseront d’exiger une enquête sérieuse qui mettra de la lumière sur cet assassinat « politique ». « Dda Rabah était un rassembleur. A chaque fois qu’il y avait un problème, on faisait appel à lui car il réussissait toujours à résoudre des crises grâce à sa sagesse. Rien ne lui a été reproché durant son mandat de maire de Ain Zaouia (1997-2002), puis P/APW de Tizi- Ouzou. Pourtant, durant ces deux mandats électifs, il a affronté plusieurs situations difficiles telles que le terrorisme et les événements douloureux du printemps noir de Kabylie. Il a rendu beaucoup de services à sa population. Il était un grand militant et il avait des qualités humaines extraordinaires. Ce que nous exigeons, c’est la vérité sur ce lâche assassinat perpétré contre sa personne », témoignait M. Ali Laskri, un ancien premier secrétaire du FFS, aujourd’hui, écarté du parti après les crises vécues ces dernières années.
Une perte pour l’Algérie !
Pendant que M. Hocine Haroun, un ex président de l’APW de Tizi- Ouzou, puis ex sénateur estime que le défunt Rabah Aissat était un exemple de responsable politique et de gestionnaire digne de ce nom. « Alors qu’il était P/APW de Tizi- Ouzou et que j’étais son chef de cabinet, il ne sortait de son bureau qu’à une heure tardive de la journée parce qu’il traitait les dossiers et les passait au peigne fin. Il n’avait pas peur de rentrer tard dans la nuit alors que les terroristes occupaient les massifs forestiers de la wilaya et notamment les routes que nous empruntons pour rentrer chez nous. C’était quelqu’un qui m’a beaucoup appris. Car plus tard comme lui je suis devenu maire, puis P/APW. Il était aussi mon professeur quand j’étais au lycée Ali Mellah de Draâ El-Mizan. Paix à son âme. Ce fut une grande perte non seulement pour son parti, sa wilaya, sa région mais pour toute l’Algérie », déclarait cet ex sénateur à chaque fois que le nom de Rabah Aissat était évoqué.
Une empreinte indélébile !
Il est vrai que le regretté Rabah Aissat a laissé son empreinte car son idée de lancer le concours du » village le plus propre de la wilaya « a survécu. Bientôt, à la mi-octobre, ce sera la 12° édition de ce concours qui crée de l’émulation entre les villages. Si, aujourd’hui, l’hémicycle de l’APW de Tizi-Ouzou porte son nom, beaucoup de personnes se demandent pourquoi aucun établissement scolaire ne porte son nom bien qu’il ait sacrifié toute sa vie à l’éducation. Indubitablement, ce samedi, d’autres témoignages seront faits au sujet de cet humaniste, comme le confirment tous ses élèves, lors de cet hommage qui aura lieu après la première participation historique d’un candidat du FFS, M. Youcef Aouchiche, à l’élection présidentielle du 7 septembre dernier.
Parcours d’un homme intègre
M. Rabah Aissat est né à Ain Zaoui. Il fut professeur de sciences physiques, puis censeur (directeur des études) au lycée Ali Mellah de Draâ El-Mizan et proviseur du technicum de Boghni. Élu maire de Ain Zaouia en 1997, il déploya tout son savoir-faire pour faire développer cette commune où tout manquait au moment où les caisses de l’État étaient vides. L’histoire retiendra que Dda Rabah, pour les intimes, a accepté de briguer le poste de P/APW de Tizi- Ouzou en 2002 alors que les Aârouchs (mouvement citoyen) étaient une menace sur le scrutin.
En plus du boycott qui s’en est suivi, pratiquement, toutes les urnes étaient saccagées et brûlées. Tout de même, il devient président de l’Assemblée populaire de Wilaya en 2002. Malheureusement, il n’ira pas au bout de son mandat car il fut assassiné le 12 octobre 2006 après avoir lutté contre la vie et la mort avant de rendre l’âme à l’hôpital Krim Belkacem de Draâ El-Mizan. Ce samedi, un recueillement sur sa tombe est programmé par la fédération du FFS de Tizi- Ouzou qui a appelé à une forte présence en vue de rendre hommage à ce responsable humble, intègre et propre.
A.O