Censée aider les jeunes en difficulté à trouver un emploi, l’allocation chômage en Algérie ne cesse de faire parler d’elle.
Cette fois, ce sont des centaines de jeunes diplômés de la certification professionnelle en droit, qui en appellent aux autorités à intervenir pour régulariser leur situation, après avoir été sommés de rembourser les allocations chômage perçues avant le début de leur formation théorique. Ils affirment ne pas être couverts par une assurance et ne disposer d’aucun revenu.
Sous le choc…
Ainsi et dans une missive adressée au ministère du Travail, ainsi qu’à la Fonction publique, les concernés indiquent que leur problème persiste depuis 2024 et que des centaines d’entre eux, répartis dans 58 wilayas, sont touchés.
Ces derniers ont suivi une formation théorique pour l’obtention du certificat de compétence professionnelle en droit à partir de mars 2023. Inscrits auparavant comme demandeurs d’emploi auprès des agences locales de l’emploi, ils ont été surpris d’être contraints de rembourser les allocations perçues dans le cadre d’une aide instaurée par le président de la République.
Formation théorique en droit : un statut flou pour les bénéficiaires
Les auteurs de la lettre expliquent s’être rendus dans ces agences après le début de leur formation pour s’enquérir de leur statut. On leur aurait alors assuré que leur situation était normale, puisqu’ils n’étaient ni assurés, ni étudiants universitaires, ni bénéficiaires d’une bourse ou d’un salaire.
Cette situation a perduré tout au long de leur formation dans les écoles régionale de formation des avocats.
Les intéressés précisent avoir perçu l’allocation chômage avant leur entrée en formation théorique, ce qui, selon eux, ne contredit pas les conditions fixées par le décret 22-70 du 10 février 2022, définissant les modalités d’attribution de cette aide ainsi que les obligations des bénéficiaires (article 2), ni le décret 22-02 de juillet 2022 relatif à la prise en charge des demandeurs d’emploi.
Pourtant, deux mois après la fin de leur formation, ils ont reçu des courriers des agences locales de l’emploi exigeant le gel de leurs allocations et le remboursement des sommes perçues, sous prétexte qu’ils étaient considérés comme étudiants universitaires.
« Nous ne touchions ni salaire ni bourse universitaire »
Les diplômés soulignent que l’engagement signé lors de leur inscription au dispositif chômage ne correspond pas à leur situation, car l’école régionale de formation des avocats ne relève pas du système universitaire. Il s’agit, selon eux, d’une formation spécifique et théorique, placée sous la tutelle du ministère de la Justice et supervisée par l’Ordre national des avocats, à l’instar des formations dispensées par des écoles et centres privés.
« Nous ne touchions ni salaire ni bourse universitaire. L’allocation chômage était notre seule ressource pour couvrir les frais de formation. Nous en appelons au président de la République, en sa qualité de premier magistrat du pays, pour qu’il intervienne en notre faveur, lève le blocage de nos allocations et nous dispense de rembourser les sommes perçues », plaident-ils.

