Les capacités de liquéfaction de gaz en Afrique ne cessent de croître, avec de nombreux pays accélérant leurs investissements dans des projets d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) pour renforcer leur position sur le marché mondial, profitant de leur situation géographique et de leurs accès maritimes.
Ainsi, selon un récent rapport consulté par l’unité de recherche énergétique, Attaqa,(basée à Washington), huit pays forment l’épine dorsale du GNL sur le continent, avec une capacité totale de liquéfaction atteignant 75 millions de tonnes par an fin 2024.
Ce chiffre représente près de 15 % de la capacité mondiale, estimée à 492 millions de tonnes en 2024, incluant 14 millions de tonnes provenant d’unités flottantes de liquéfaction (FLNG).
Une capacité en hausse en 2025
Début 2025, la capacité africaine a augmenté pour atteindre 77,3 millions de tonnes, grâce au démarrage de la première phase du projet Tortue-Ahmeyim, au large des côtes mauritaniennes et sénégalaises, ajoutant 2,3 millions de tonnes par an.
Cependant, les exportations africaines de GNL ont reculé à 38,85 millions de tonnes en 2024, contre 41,32 millions en 2023, selon le rapport « Mises à jour des marchés arabes et mondiaux du GNL en 2024 ». Cette baisse s’est poursuivie au premier trimestre 2025 (8,88 millions de tonnes, contre 9,93 millions un an plus tôt), en raison du retour de l’Égypte à l’importation et d’une réduction des exportations algériennes.
Les leaders africains du GNL en 2024
Les projections indiquent que l’Afrique pourrait représenter 19 % des capacités mondiales de liquéfaction d’ici 2050 (sur un total de 1,004 milliard de tonnes), grâce à des projets géants au Mozambique, Nigeria, Sénégal et Mauritanie.
Selon le rapport annuel de l’International Group of LNG Importers (GIIGNL), les cinq premiers pays africains par capacité de liquéfaction en 2024 sont :
- Algérie : 25,3 millions de tonnes/an
- Nigeria : 22,2 millions de tonnes/an
- Égypte : 12,2 millions de tonnes/an
- Angola : 5,2 millions de tonnes/an
- Guinée équatoriale : 3,7 millions de tonnes/an
Focus sur l’Algérie
Avec quatre installations majeures gérées par Sonatrach (Skikda et Arzew), l’Algérie domine le classement. Les complexes GL1Z et GL2Z à Arzew totalisent 16,1 millions de tonnes, tandis que Skikda ajoute 4,5 millions de tonnes.
Le Nigeria en deuxième position
Le Nigeria dispose de six unités sur l’île de Bonny, avec une capacité combinée de 22,2 millions de tonnes, dont 8,2 millions pour les unités T4 et T5.
L’Égypte sous pression
Malgré ses 12,2 millions de tonnes de capacité (usines de Damiette et Idku), l’Égypte a dû importer 4 millions de tonnes entre juin 2024 et avril 2025, face à la baisse de sa production gazière.
Les nouveaux entrants
La Mauritanie a rejoint le club des exportateurs en janvier 2025 avec le projet Tortue-Ahmeyim (2,3 millions de tonnes). Le Mozambique exploite déjà le FLNG Coral South (3,4 millions de tonnes depuis novembre 2022).
Perspectives mondiales
Avec les expansions en Afrique, en Amérique du Nord et ailleurs, la capacité mondiale de liquéfaction devrait atteindre 515,6 millions de tonnes fin 2025, selon l’OPAEP.
L’Afrique renforce ainsi, son rôle dans le GNL, avec l’Algérie en leader incontesté, mais la concurrence régionale et les défis logistiques dessinent une bataille énergétique en pleine évolution.