Alors que Rabat et ses relais médiatiques prenaient leurs désirs pour des réalités au sujet du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM), Washington vient de mettre un terme aux mensonges du Makhzen.
Ainsi, l’administration de Trump vient de mettre un terme définitif à l’un des mensonges géopolitiques les plus tenaces entretenus par le régime marocain : non, le siège du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) ne sera pas transféré au Maroc.
« Il n’y a aucun intérêt, ni stratégique ni économique »
En effet, la confirmation est tombée de la bouche même du général Michael Eliott Langley, commandant d’AFRICOM, lors d’une audition au Congrès américain.
Interrogé par le représentant Abe Hamadeh sur la possibilité de relocaliser le siège d’AFRICOM de Stuttgart (Allemagne) vers le Maroc, le haut gradé américain a répondu sans détour : « Il n’y a aucun intérêt, ni stratégique ni économique, à un tel transfert».
Hamadeh, réitère sa question « « Envisagez-vous un jour de déplacer le siège de l’AFRICOM d’Allemagne vers un pays partenaire africain comme le Maroc ? » et le général Michael Langley, lui répond: « …. si je l’examine d’un point de vue opérationnel, en termes d’analyse coûts-bénéfices, le bénéfice d’un déménagement au Maroc ne dépasserait pas les coûts.
Le bénéfice, du point de vue opérationnel, de notre capacité à opérer depuis notre siège de Stuttgart ne justifie pas les coûts d’un tel transfert, qui représenterait une charge budgétaire importante. Donc, du point de vue d’une analyse des coûts, il est avantageux pour nous de rester là où nous sommes actuellement».
Une déclaration limpide
Cette déclaration limpide torpille les rumeurs persistantes savamment distillées depuis des années par les relais diplomatiques et médiatiques du Makhzen. Le général Langley a souligné que, d’un strict point de vue coût/bénéfice, « la relocalisation ne présente aucun avantage. Nous bénéficions d’une situation stratégique optimale à Stuttgart ». Une mise au point qui vaut désaveu cinglant pour les promoteurs d’un storytelling marocain de plus en plus déconnecté des réalités.
Pour rappel, depuis plusieurs années, le régime marocain agite la chimère d’un déménagement d’AFRICOM à Kénitra, dans le but de se poser en partenaire militaire privilégié des États-Unis sur le continent africain. À travers ces manipulations, Rabat espérait construire l’image d’un Maroc incontournable dans la stratégie américaine, et par ricochet, renforcer sa posture régionale, notamment vis-à-vis de l’Algérie.
Mais la réalité est toute autre. Loin de faire l’objet d’une attention militaire exclusive, le Maroc reste un partenaire parmi d’autres, au sein d’une architecture sécuritaire où les relations bilatérales entre Washington et Alger sont plus structurées et matures. Ironie de l’histoire, il fut même un temps où l’Algérie, et non le Maroc, avait été envisagée par les États-Unis comme éventuelle terre d’accueil pour le siège d’AFRICOM — proposition que les autorités algériennes ont rejetée avec constance, fidèles à leur doctrine souverainiste qui bannit toute installation militaire étrangère sur le sol national.
Le fantasme marocain se heurte à la realpolitik
En relayant à répétition ces allégations infondées, les médias marocains ont volontairement induit en erreur leur opinion publique, espérant y susciter un sentiment de fierté nationale artificielle. Plus grave encore, ces insinuations s’inscrivent dans une stratégie de communication visant à occulter les tensions internes au royaume et à détourner l’attention des échecs diplomatiques successifs, notamment sur la question du Sahara Occidental.
Le démenti du Pentagone n’est pas seulement un rappel factuel : il révèle la vacuité d’une diplomatie de façade, fondée davantage sur l’illusion que sur la crédibilité. Ainsi, Washington a tenu à réaffirmer sa rigueur stratégique et sa volonté de maintenir l’AFRICOM en Allemagne, où la structure logistique, politique et diplomatique reste de loin la plus adaptée.
Une gifle géopolitique, un avertissement indirect
Le Maroc, qui cherchait par ce biais à s’arroger un rôle de pivot africain de la politique militaire américaine, se retrouve exposé à son propre miroir : celui d’un pays prompt à enjoliver sa place sur l’échiquier international, mais qui peine à convaincre quand il s’agit de réalité opérationnelle.
À travers la voix de son plus haut responsable militaire en Afrique, les États-Unis ont envoyé un message clair : la coopération ne se construit pas à coup de rumeurs ou de vantardises diplomatiques, mais sur la base de sérieux, de respect des équilibres régionaux et de choix stratégiques mûrement réfléchis. Et sur ce terrain-là, Rabat a encore beaucoup à apprendre.