Il est remarquable ce silence assourdissant de la sphère arabe devant l’agression israélienne contre l’Iran et ses développements. Principalement concernés pour certains états du Moyen-Orient, dont l’espace aérien a été violé par l’aviation israélienne, essentiellement l’Irak et la Jordanie qui se sont ravisés en fermant cet espace, bien après les opérations.
Une décision rééditée avant-hier, au moment où l’escouade, de l’aviation israélienne, certes réduite, a emprunté le même couloir pour attaquer leurs cibles. L’espace aérien a encore une fois été fermé, après coup. Quid de l’espace aérien syrien qui a même servi pour le ravitaillement des bombardiers israéliens, ont révélé les médias.
En effet, au plan politique, les états arabes de la région ont été atomisés par cette tournure des événements, la majorité, accusant le coup, ont appelé, en désespoir de cause, à la cessation des hostilités et à la négociation entre les deux belligérants.
Les pays arabes tétanisés
L’Arabie saoudite, par la voix de l’héritier du trône, Mohamed Ben Selmane (MBS), avait pris l’initiative d’appeler les occidentaux dans l’espoir d’influer sur le gouvernement Netanyahou pour arrêter son offensive unilatérale et injustifiée contre l’Iran tout en la dénonçant considérant qu’il s’agit d’une agression. De son côté, le Sultanat d’Oman, pays hôte de la médiation initiale sur le nucléaire entre les Etats Unis et l’Iran, a annoncé son retrait d’une éventuelle reprise des pourparlers.
Depuis l’Égypte, signataire des accords de Camp David respectés par le Caire malgré le génocide contre les palestiniens, et sa reprochable attitude regrettable et indigne vis-à-vis de la caravane Somoud d’aide à Ghaza, qui a appelé, le lendemain des raids israéliens contre l’Iran à la cessation des hostilités, sans désigner l’agresseur, au silence des Emirats, fervent soutien d’Israël, passant par les autres états de la région, Bahreïn, Koweït, et même le Qatar, plus bavard lorsqu’il s’agit d’abriter les négociations, aucune voix du Moyen-Orient, n’a imposé son tempo ou son écho pour influer sur la guerre en cours dans leur périmètre immédiat.
Leurs réactions sont mitigées. Ne comportent aucun engagement et ne sont empreintes d’aucune prise de position franche, quant au conflit en cours pour peser dans son équation, à tout le moins, imposer un arrêt de la guerre. Surtout sachant qu’ils en subiront les conséquences.
Une guerre à deux vainqueurs
De toutes les réactions enregistrées, les pays arabes sont parus tétanisés à la vue du premier raid israélien mené par un essaim de 200 appareils. Cette attitude pourrait expliquer l’empressement de certains pays de la région, à l’instar du belliqueux Emirat arabes Unis, en quête d’un parapluie sûr.
Cela s’explique également, pour la majorité des pays de la région, exception faite de l’Arabie saoudite qui a normalisé avec l’état Chiite et du Sultanat d’Oman, par l’hostilité qu’ils nourrissent vis-à-vis de l’Iran, considéré comme une menace et une source de déstabilisation régionale.
Ils pourraient subir les effets de la reconfiguration de la région entamée dans le cadre du GMO (Grand Moyen Orient) et de la volonté d’Israël de devenir la puissance qui redessinera la géopolitique de la région.
Quelle que soit la durée de cette guerre, l’issue sera avec deux vainqueurs, l’Iran et Israël au détriment des pays arabes, qui sont en définitif, les grands absents de ce conflit. Et les absents, ont toujours tort, dit-on.