Face à la montée inquiétante du trafic de drogues, de psychotropes et d’armes dans les régions frontalières du sud de l’Algérie, la voix respectée des Touaregs, l’Amenokal Ghouma El Bakri, est sortie de son silence.
Ainsi et dans un communiqué empreint de gravité, diffusé ce dimanche, le chef des tribus du Tassili N’Ajjer a exprimé sa profonde inquiétude quant à l’évolution de ces activités criminelles qui menacent la stabilité de tout le sud du pays.
drogue, traite humaine et trafic d’armes : le triangle maléfique !
En effet, les saisies massives opérées ces dernières semaines par l’Armée nationale populaire (ANP) dans les zones sahariennes, notamment en matière de drogues et de psychotropes, témoignent selon l’Amenokal d’une présence bien installée de réseaux criminels opérant à l’échelle transnationale.
Il dénonce ainsi une « activité intense des réseaux organisés » et avertit d’un tournant dangereux pris par ces groupes.
Ghouma El Bakri ne se limite pas à dénoncer le narcotrafic. Il alerte également sur la diversification des activités de ces groupes, qui s’adonnent désormais à la traite humaine et au trafic d’armes. « L’introduction d’armes et de munitions dans le sud du pays est une menace directe à la souveraineté nationale », écrit-il dans son message.
Une souveraineté menacée et une paix fragilisée
Dans ce sillage, l’Amenokal met en garde contre l’introduction d’armements lourds dans ces zones sensibles, qu’il qualifie d’« atteinte intolérable » à la souveraineté du pays. Ce phénomène, selon lui, compromet sérieusement la sécurité des populations locales et met en péril la paix fragile qui règne dans les zones frontalières du sud.
Dans son message, Ghouma El Bakri rend un vibrant hommage aux efforts des forces de sécurité, notamment ceux de l’ANP, qu’il qualifie de « rempart solide contre ces menaces transnationales ». Il appelle également à une mobilisation collective des citoyens, particulièrement des jeunes, pour soutenir cette lutte. «Nous appelons et exhortons les habitants de la région, en particulier les jeunes, à une mobilisation totale, à une coopération vigilante avec les services compétents et à signaler immédiatement toute activité suspecte», a-t-il appellé.
Une autorité morale engagée pour la stabilité nationale
Membre du Conseil de la nation depuis 2022 au titre du tiers présidentiel, Ghouma El Bakri incarne à la fois l’autorité morale des tribus touaregs et un relais institutionnel engagé. Très écouté dans les régions sahariennes, il milite pour une approche inclusive de la sécurité, où les populations locales jouent un rôle central aux côtés des institutions de l’État.
