L’annonce est tombée comme un signal fort : le transport maritime de voyageurs en Algérie s’apprête à s’ouvrir à l’investissement privé.
Ainsi, le ministre des Transports, Said Sayoud, a affirmé, hier, que des opérateurs économiques non étatiques bénéficieront prochainement d’agréments pour intégrer ce secteur longtemps resté sous monopole public. Une première historique qui relance, en creux, une question que beaucoup se posent désormais : et si le ciel algérien était le prochain à s’ouvrir ?
Une ouverture progressive… et symbolique
En effet, s’exprimant lors de la cérémonie de remise des diplômes de la 50ᵉ promotion d’officiers de la marine marchande à l’École nationale supérieure de la marine à Bou Ismail, le ministre a déclaré que « dans un avenir proche, des opérateurs privés seront autorisés à assurer le transport maritime de voyageurs », soulignant que cette mesure vise à « soutenir et diversifier l’activité dans ce domaine stratégique ».
Si l’ouverture au privé concerne pour l’instant le transport par voie maritime, elle s’inscrit dans une logique plus large de modernisation et de désengorgement des services publics, souvent critiqués pour leur lenteur et leur manque de compétitivité. L’entrée du secteur privé pourrait insuffler une nouvelle dynamique, en introduisant plus de flexibilité, de concurrence… et de qualité de service.
Vers la fin du monopole d’Air Algérie ?
En filigrane, cette évolution pourrait bien constituer une expérience pilote, un test grandeur nature pour évaluer l’implication des privés dans un secteur aussi sensible que le transport de voyageurs. Car au-delà des ferries et des ports, c’est bien la question du transport aérien qui reste en suspens.
Si Air Algérie reste encore l’acteur quasi-exclusif du ciel national, plusieurs voix s’élèvent pour appeler à une ouverture du marché aux compagnies privées algériennes, notamment pour les vols intérieurs et régionaux, afin d’insuffler une concurrence à meme d’améliorer ce segment et offrir aux voyageurs des services de qualités.
Des signaux faibles mais révélateurs
Par ailleurs, il est à souligner que le retour annoncé du navire « Tarik Ibn Ziyad » fin août, actuellement en maintenance, ou encore les projets de modernisation des infrastructures portuaires à Djen-Djen, Oran, Alger, Annaba et Mostaganem, sont autant de signes que le secteur maritime connaît une véritable phase de renouveau.
Mais ce renouveau n’est peut-être qu’un début. Car si les réformes en mer s’avèrent concluantes, il ne serait pas étonnant de voir les autorités transposer ce modèle au transport aérien, où la demande explose, notamment pendant les vacances et la saison du pèlerinage. L’émergence d’acteurs aériens privés, même limités à des segments définis, pourrait constituer un tournant pour la mobilité des citoyens algériens.
Le transport en mutation
À l’heure où l’Algérie affirme vouloir moderniser son économie et attirer les investissements, le secteur du transport apparaît comme un levier évident. Maritime aujourd’hui, aérien demain ? Le pas semble encore timide, mais les signaux se multiplient. Et s’ils étaient les premiers frémissements d’un virage stratégique vers une ouverture plus large du marché ?