Entre Alger et Rome, les vents sont favorables. Dans une dynamique qualifiée de « lune de miel » diplomatique et économique, l’Algérie et l’Italie renforcent leurs liens autour de projets industriels d’envergure.
Dernier exemple en date : une mission d’affaires italienne spécialisée dans la sous-traitance automobile bat son plein à Alger, symbole concret d’un rapprochement stratégique entre les deux rives de la Méditerranée.
Des acteurs italiens au rendez-vous
En effet, organisée par l’ICE (Agence italienne pour le commerce extérieur) en partenariat avec la Confapi (Confédération italienne des PME), cette mission vise selon Agenzianova à explorer de nouvelles opportunités d’investissement dans un secteur en pleine relance : l’automobile. Une dizaine d’entreprises italiennes participent à l’événement, avec la volonté affirmée de tisser des partenariats durables avec les industriels algériens.
Parmi les entreprises présentes figurent des poids lourds de la sous-traitance automobile : Frap, spécialisée dans la conception de composants mécaniques de précision, At Metalli, expert des structures métalliques sur mesure, ou encore General Fluidi, fournisseur de systèmes hydrauliques personnalisés. Toutes misent sur un marché algérien en mutation, où l’industrie locale cherche à se structurer et à intégrer davantage de savoir-faire étranger.
Une Algérie en reconquête industrielle
Après plusieurs années de stagnation, le secteur automobile algérien connaît une véritable renaissance. Depuis 2023, les autorités ont fait de l’assemblage local et de la sous-traitance des priorités stratégiques. L’ouverture de l’usine Fiat-Stellantis à Tafraoui, en décembre dernier, en est le fer de lance. Objectif affiché : produire 90.000 unités par an d’ici 2026. D’autres marques internationales, comme Opel et JAC, ont déjà obtenu leur permis d’implantation.
Selon les chiffres du ministère de l’Industrie, l’Algérie compte actuellement entre 300 et 350 sous-traitants actifs dans le domaine des composants automobiles – un tissu encore jeune, mais prometteur, spécialisé notamment dans les faisceaux électriques, les pièces plastiques, les sièges et les pneumatiques. Toutefois, le pays reste encore fortement tributaire des importations, un déséquilibre que les autorités souhaitent corriger en attirant des partenaires expérimentés.
Un partenariat d’avenir
La présence croissante d’acteurs italiens sur le marché algérien s’inscrit dans une vision partagée : faire de l’industrie automobile un pilier de la coopération bilatérale. Rome y voit une opportunité pour ses PME de s’internationaliser dans un pays voisin et stratégique ; Alger y perçoit une source de transfert de technologie et de montée en gamme industrielle.
Au-delà de l’automobile, cette dynamique pourrait faire école dans d’autres secteurs : énergie, construction, agriculture ou encore innovation verte. La lune de miel entre Alger et Rome ne fait que commencer – et l’industrie en est, à coup sûr, l’un de ses plus beaux symboles.