C’est désormais un fait, l’Algérie mise énormément sur les énergies renouvelables et plus précisément l’hydrogène vert.
Ainsi et outre l’ambition affichée et assumée d’être un futur « hub» de l’hydrogène vert avec notamment les projets stratégiques South2Corridor et SunsHyne, l’Algérie table également sur cette ressource énergétique afin de « booster » son industrie automobile.
Il est vrai que l’Algérie se tourne progressivement vers l’adoption de véhicules hybrides et électriques pour remplacer les modèles traditionnels à moteur diesel ou essence et l’hydrogène vert paraît dans le contexte actuel, une solution idoine.
Devant cet état de fait le « retrofit », méthode consistant à transformer un véhicule thermique en véhicule à hydrogène en substituant le moteur thermique et le réservoir par un moteur à hydrogène, est exploré depuis plusieurs années déjà en Algérie et en passe d’être concrétisée sur le terrain.
Une mobilisation institutionnelle et scientifique
En effet, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Kamel Baddari, a officiellement donné le coup d’envoi du projet national de fabrication de moteurs à hydrogène vert, baptisé BAHY. Cette initiative marque une étape décisive dans la stratégie énergétique et technologique du pays.
Lors de la cérémonie de lancement, qui s’est tenue au siège du ministère aujourd’hui, plusieurs acteurs majeurs étaient présents : des représentants du ministère de la Défense nationale, de la Direction centrale des industries militaires, le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique, ainsi que le directeur de l’École nationale supérieure des énergies renouvelables. À leurs côtés, des responsables de centres de recherche, des experts en hydrogène vert et la Société nationale des véhicules industriels ont également pris part à cet événement.
Transformer la recherche en solutions concrètes
Dans un second temps, le ministre a insisté sur la vocation du projet : valoriser les résultats de la recherche et développement, en les traduisant en applications concrètes. Il s’agit notamment de convertir les moteurs diesel des bus de transport public en moteurs fonctionnant à l’hydrogène vert, une technologie qui ouvre la voie à une mobilité plus propre et durable.
Un impact énergétique et écologique majeur
En outre, ce projet présente des retombées significatives sur le plan énergétique. En effet, il permettra d’économiser près de 31 % de la production énergétique locale, contribuant ainsi à une meilleure gestion des ressources. De plus, l’introduction de moteurs à hydrogène réduira fortement les émissions de carbone issues du diesel, un pas essentiel pour la préservation de l’environnement.
Une contribution aux objectifs nationaux
Enfin, cette innovation s’inscrit dans le cadre du programme gouvernemental 2024-2029, qui fixe des objectifs clairs en matière de développement durable et de transition énergétique. À travers ce projet, l’Algérie affirme sa volonté de conjuguer progrès technologique et responsabilité écologique, tout en renforçant son indépendance énergétique.