Dans un climat d’incertitude croissante autour de la revalorisation annuelle des pensions de retraites, des voix s’élèvent pour dénoncer un « blocage » qui ne dit pas son nom.
Ainsi, après l’Organisation nationale des retraités (ONR) affiliés à la Caisse nationale des retraités (CNR), qui vient d’interpeller pour la énième fois le président Tebboune à ce sujet, c’est au tour du député Azzedine Zahouf, représentant la circonscription d’Alger à l’Assemblée populaire nationale (APN) d’adresser une correspondance officielle au ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, en date du 31 août 2025.
Une attente et des interrogations
En effet, dans cette lettre, l’élu se fait le relais des préoccupations exprimées par de nombreux retraités, inquiets de ne toujours pas voir appliquée l’augmentation des retraites prévue de leurs pensions pour l’année en cours. Il y exprime son « inquiétude » et appelle à une prise de décision rapide, en rappelant l’importance de cette mesure dans un contexte économique difficile.
Habituellement annoncée au printemps, la revalorisation annuelle des retraites permet d’atténuer, même partiellement, les effets de l’inflation sur le pouvoir d’achat des retraités. Son absence en 2025, sans justification officielle, a engendré « une grande inquiétude » au sein de cette catégorie, souligne le député Zahouf dans sa lettre.
Il y rappelle que les retraités ont « consacré leur vie au service de leur pays » et que cette mesure est perçue non comme un privilège, mais comme un droit légitime. Il insiste également sur la nécessité de respecter les engagements précédemment pris par l’État.
Un appel au respect des engagements
Dans son courrier, le député Zahouf invite le ministère à agir rapidement pour approuver l’augmentation due des pensions de retraite et à en assurer le versement avec effet rétroactif, afin de garantir l’équité pour les bénéficiaires concernés. « Investir dans le bien-être et la dignité de nos retraités est un investissement dans la conscience sociale de l’État », écrit-il, soulignant la portée morale et sociale de ce dossier.
Cette interpellation s’ajoute à une série de pressions politiques et sociales sur le gouvernement, sommé de clarifier sa position. Plus de 3,6 millions de retraités sont concernés par cette mesure, qui représente non seulement un enjeu budgétaire, mais aussi un test de crédibilité pour les autorités.
Alors que la rentrée sociale s’annonce tendue, la balle est désormais dans le camp du ministère du Travail, appelé à répondre sans délai à une population qui, après avoir bâti le pays, demande aujourd’hui justice et reconnaissance.