Le Mali a choisi le timing, la tenue à Alger de la foire commerciale interafricains (IATF 2025), pour revenir sur l’affaire de la destruction de son drone sur le territoire algérien, dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025 de l’année ; acte pour lequel Bamako a saisi, ce jeudi, la Cour internationale de justice.
Ainsi, dans un communiqué incendiaire, le Mali du général Assimi Goita accuse l’Algérie d’exporter le terrorisme dans son pays, selon un communiqué rendu public hier.
Les Fabulations du « frère » Goita !
En effet, s’il est vrai que cette sortie inattendue du maitre de Bamako est sous-tendue par un désir de ses sponsors et mentors, qui, par ailleurs, gèrent jusqu’à sa communication- le mot propagande, est plus adéquat, dans son cas- de perturber la fête du continent autour d’une retrouvaille entre opérateurs du continent, des responsables des pays participants arrivés depuis hier à Alger.
Pour justifier le dépôt de sa plainte auprès de CIJ, les autorités de transition, qui viennent d’enterrer le pluralisme avec la dissolution de tous les partis politique, et définitivement l’ordre constitutionnel en décrétant Goita président pour un mandat quinquennal renouvelable sans élection, accusent Alger de ne « leur avoir pas fait parvenir les preuves » que le drone a franchi la frontière algérienne avant d’être abattu.
Les mentors de Goita à la manœuvre
Le général de Bamako, qui se maintient grâce à la bénédiction financière d’un pays du golfe connu pour ses ingérences et le sponsor des mercenaires, notamment au Soudan, l’oreille tendue vers les conseils du voisin de l’ouest et sa sécurité assurée par les éléments d’Africa Corps (ex Wagner), a omis cependant de donner les résultats de la commission d’enquête qu’il a mis sur pied à l’effet de déterminer les circonstances dans lesquelles son drone de fabrication turque a été abattu.
Plus encore, aucun parmi les pays disposant de satellites de surveillance n’a démenti la version algérienne. Pas même Bamako qui se tait sur le fait que ce drone a franchi la frontière algérienne à deux reprises et était en position offensive.
Qui était aux manettes de ce drone ce jour-là ? Parce qu’il est de notoriété publique que les dronistes maliens sont formés au Maroc. La présence d’un moniteur marocain derrière l’écran est possible qu’elle motive la position offensive de l’engin.
Toutes les données liées à cet incident sont disponibles et rendues publiques par les autorités algériennes. Ce dont Assimi Goita et sa clique semblent imperméables aux preuves tangibles pour continuer à suivre des versions qu’on lui a soufflées à l’oreille.
Un raisonnement aussi pathétique que puéril
Cette agitation des autorités maliennes n’est pas destinée à une consommation interne, la société et la classe politique n’ayant désormais aucune illusion sur les intentions autocratiques de la junte, mais à faire oublier la déroute des forces armées devant les groupes terroristes qui ont repris l’initiative alors que les FaMa sont soutenues par les mercenaires russes de l’Africa Corps.
Bamako n’a pas trouvé mieux que d’accuser l’Algérie de « collusion avec les groupes terroristes ». Parce qu’en abattant le drone, l’Algérie a empêché, selon le communiqué, la neutralisation des terroristes.
Raisonnement d’autant plus puéril que la communauté internationale reconnait à l’Algérie son combat contre le terrorisme et son rôle de pays pivot dans la région du Sahel. Un témoignage que rappellent régulièrement les Etats-Unis dans leurs rapports sur la situation sécuritaire dans le monde.
Pourquoi est-ce que ce n’est pas la politique sociale, ou plutôt l’absence d’une politique sociale et l’exclusion des populations du nord de tout programme de développement qui sont le terreau fertile du terrorisme et de la rébellion ?
Les putschistes n’ont pas la capacité à voir les choses sous cet angle. Ils sont obnubilés par leur pouvoir qu’ils veulent pérenniser en faisant main basse sur les richesses du pays. A telle enseigne que sa méthode commence à être contestée au sein même de l’armée.
La junte isolée
Les premières fissures sont apparues, il y a quelques jours et la réaction d’Assimi Goita a été brutale en mettant aux arrêts une soixantaine de personnes dont deux généraux.
Le général Goita serait mieux avisé de regarder en face la réalité de son isolement et sa dépendance de l’étranger, y compris pour assurer sa propre sécurité. Et dans son aveuglement, il ignore ou feint d’ignorer tout ce que l’Algérie fait pour la stabilité de son pays de la région, et pour la prospérité du continent.
La Safex réunit, dans une ambiance fraternelle, des responsables et opérateurs du continent, pour faire connaitre et vendre leurs produits et rencontrer leurs homologues avec en toile de fond la perspective d’élargir et d’intensifier des échanges interafricain. Loin des gesticulations stériles de Bamako.

