La « nouvelle » gare routière de Ghardaïa, souffre de plusieurs insuffisances. En dépit de son jeune âge, car inaugurée le 1er Novembre 2022, cette structure n’offre que peu de commodités aux usagers.
Ainsi, située à la sortie nord de Ghardaïa, sur les abords de la route nationale N°1, cette station continue d’être appelée la « gare SNTV edjdida » par opposition à l’ancienne gare routière, située en plein centre-ville convertie en gare routière inter wilayas.
Que de carences !
En effet et même si l’ensemble, c’est une belle bâtisse épousant harmonieusement les spécificités architecturales de la région avec un superbe dôme en verre qui lui confère une vue panoramique magnifique, son exploitation est handicapée par plusieurs facteurs dont le manque d’effectif, surtout en agents de sécurité et d’agents d’entretien, mais aussi en mobilier et en éclairage public.
Réalisée dans le cadre de l’application du plan de transport de la wilaya de Ghardaïa, elle dispose, en sus de salles d’attente spacieuses mais de chaises insuffisantes, de quatre guichets pour la vente des tickets informatisés, de plusieurs locaux commerciaux, de consignes à bagages, de deux salles de prières (hommes et femmes) et autres commodités, alors que la pharmacie et le poste de police , pourtant bien définis et prévus sur la fiche technique n’ont jamais ouvert leurs portes.
Un effectif en deçà des besoins
Avec un effectif d’une quarantaine de personnes, dont une administration composée du strict minimum à savoir un directeur par intérim, un caissier principal et un gestionnaire du personnel, le gros est constitué de 16 agents de sécurité et 5 agents de nettoyage, ce qui est largement insuffisant pour gérer convenablement une telle infrastructure et ses grands espaces, notamment avec les congés annuels de 50 jours et les inévitables congés de maladie.
Déjà bien isolée de toute agglomération, sans aucun vis-à-vis à proximité et loin de toute présence humaine, pour les passagers de cette gare routière, le gros problème reste indubitablement la sécurité, notamment la nuit avec ce très faible éclairage avec des lampadaires au sodium qui donnent à la station un aspect lugubre propice à toutes sortes d’éventuelles agressions.
La sécurité fait défaut !
D’ailleurs, il y a quelques jours de cela, une agression au couteau a eu lieu en pleine salle d’attente par un énergumène ivre qui s’en est pris à une famille en attente de partance. Heureusement que les agents de sécurité ont réussi à l’éloigner de cette famille et de l’isoler avant l’arrivée de la police qui l’a arrêté et présenté le lendemain devant la justice qui l’a condamné à une peine de prison ferme.
Ainsi, le plus gros problème à résoudre pour rassurer les passagers, leurs accompagnateurs et les taxieurs est d’assurer une présence permanente d’un corps de sécurité et aussi parallèlement de remplacer ces lampadaires au sodium par des lampes LED, beaucoup plus lumineuses et économes en énergie en application de la stratégie d’Etat de l’utilisation des énergies renouvelables.
Mécontentement des usages
Rencontré sur place, un citoyen qui s’apprêtait à prendre un bus vers l’ouest du pays confirme nos remarques : « Je ne vous cache pas que lorsque je viens ici, surtout pour voyager de nuit, je ne suis pas tranquille avec toute cette obscurité. Regardez avec moi au loin, on observe des silhouettes mais sans discerner la personne si c’est un homme ou une femme. C’est quand même inquiétant de ne pas savoir avec qui on est et qui va-t-on croiser. ».
Pour un autre voyageur « c’est vrai que c’est une belle et grande gare routière, mais elle est dépourvue de l’essentiel qui est la sécurité. Non seulement elle est loin de la ville et donc pour y arriver il faut débourser 300 DA de frais de taxi et il vous dépose dehors sur le bord de la route nationale arguant que s’il accède au parking il doit débourser 150 DA il faut aussi se préparer à rencontrer des gens qui ne nous inspirent pas vraiment confiance. Je préfère de loin l’ancienne gare routière du centre-ville, très bien illuminée et où, très important, il y avait une présence policière 24 heures sur 24.»
Certains taxieurs mis à l’index
Pour ce qui est de la tarification des taxieurs, un responsable de la direction des transports de la wilaya de Ghardaïa nous a informés « que les prix pratiqués actuellement par certains taxieurs sont illégaux. Le prix d’une course du centre-ville, exactement de l’ancienne gare routière vers la nouvelle gare routière est arrêté à 200, 00 DA et l’accès au parking taxi est de 50 DA la journée pour les taxieurs. ».
C’est quand même un bel acquis pour la région que cette esthétique infrastructure qui ne demande que quelques recrutements en renfort, mais surtout la présence d’un corps de sécurité permanent sur les lieux avec l’apport d’un éclairage efficient et, cette belle gare routière retrouvera tout son éclat.
