Sous les feux des critiques après le stage, Vladimir Petkovic inquiète l’Algérie à l’approche de la CAN 2025, entre résultats « trompeurs », critiques grandissantes et des choix de joueurs largement contestés.
Le dernier stage de l’équipe d’Algérie, marqué par une victoire poussive face au Botswana (3-1) à Tizi Ouzou et un nul insipide contre la Guinée (0-0) à Casablanca, a plongé Vladimir Petkovic dans l’œil du cyclone.
Ainsi, en apparence, son bilan reste honorable : 16 matchs dirigés pour 11 victoires, 3 nuls et seulement 2 défaites, soit une moyenne de 2,25 points par rencontre. Pourtant, derrière ces statistiques flatteuses, le constat est bien plus préoccupant.
Les Verts peinent à progresser
En effet, les 17 buts encaissés en si peu de matchs révèlent une fragilité défensive inquiétante, tandis que l’absence de progrès dans le jeu est devenue criante. À trois mois de la Coupe d’Afrique des Nations au Maroc, les performances livrées lors de ce stage interrogent.
L’Algérie a été dominée par la Guinée sur de longues séquences, ce qui, compte tenu de la différence de qualité individuelle entre les deux effectifs, n’a rien de normal. Cette impression de régression a attisé la colère des supporters, inquiets de revivre un troisième fiasco consécutif après les éliminations précoces de 2021 et 2024.
Des choix contestés et une hiérarchie figée
La critique la plus récurrente vise la gestion humaine de Petkovic. Fidèle à ses cadres, il continue de miser sur des joueurs associés aux échecs de l’ère Belmadi. Aïssa Mandi, Riyad Mahrez ou encore Ramiz Zerrouki et d’autres noms restent incontournables malgré leurs performances décevantes. Ce manque de renouvellement est vécu comme une faute de gestion, d’autant plus que la relève existe. Des jeunes comme Anis Hadj Moussa, Amine Chiakha, Ibrahim Maza ou Aïssa Titraoui frappent à la porte, mais n’obtiennent pas la confiance nécessaire pour s’imposer.

Cette tendance à verrouiller la hiérarchie n’est pas nouvelle. En sept ans à la tête de la Suisse, Petkovic n’a utilisé que 58 joueurs, là où Didier Deschamps, par exemple, en a testé 121 sur une période un peu plus large. Le technicien helvétique se montre frileux dans ses expérimentations, une attitude problématique pour une sélection nationale censée constamment intégrer de nouveaux talents. Or, à l’heure où l’Algérie dispose d’un vivier de jeunes prometteurs, ce conservatisme est jugé intolérable.
L’urgence d’un « électrochoc »
Le dernier stage a confirmé que le statu quo ne peut plus durer. Certes, l’Algérie reste en tête de son groupe éliminatoire pour la Coupe du Monde 2026, mais la manière laisse perplexe. Sur le plan comptable, le travail est fait, mais à trois mois d’une CAN décisive, les lacunes structurelles persistent : manque de créativité offensive, absence d’automatismes, fébrilité défensive et une dépendance excessive aux exploits individuels.
Il devient impératif de procéder à des ajustements majeurs. Le sélectionneur doit repenser son onze de départ, instaurer une réelle concurrence et introduire progressivement de nouveaux éléments. Ne pas le faire reviendrait à préparer une nouvelle désillusion. La CAN 2025 ne doit pas être abordée uniquement avec l’idée de limiter la casse, mais comme une opportunité de renouer avec l’ambition et de retrouver une identité de jeu claire.
Quel héritage pour Petkovic ?
La question de l’héritage laissé par Petkovic prend aujourd’hui tout son sens. En conservant les mêmes cadres et en négligeant l’intégration de la nouvelle génération, il risque de transmettre une équipe vieillissante, fatiguée et sans relève crédible. L’Algérie, pourtant riche en talents, se retrouverait ainsi face à un mur à l’horizon 2026.
Il appartient donc au sélectionneur et à son staff de se remettre en question après ce stage raté. L’introduction progressive de jeunes joueurs n’est plus une option mais une nécessité, pour préparer la CAN, anticiper la Coupe du Monde et surtout éviter une troisième humiliation continentale.
Le spectre d’une « Belmadi » plane !
Après deux échecs cuisants lors des dernières éditions de la CAN, une troisième désillusion serait insupportable pour les supporters algériens.
D’aucuns se rappellent le choc de la derrière élimination face au Cameroun sous la houlette de l’ex- sélectionneur national Djamel Belmadi. Ce dernier, avait, pour ainsi dire, trompé son monde et l’Algérie tout entière, en faisant miroiter au « peuple », une qualification quasi acquise, tout en s’appuyant sur un effectif « usé et fatigué ».
Le tournoi au Maroc, dans un contexte qu’on connaît tous, ne laisse aucune place à l’erreur. Si Vladimir Petkovic ne parvient pas à trouver les bons réglages et à transformer la dynamique actuelle, l’Algérie risque de vivre une nouvelle désillusion historique.

