Le paysage du commerce extérieur algérien connaît une transformation majeure avec l’acte officiel de dissolution de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX).
Ainsi, cette restructuration, actée par un décret exécutif publié dans le dernier Journal officiel, vise à spécialiser et à renforcer la gestion des flux d’importation et d’exportation du pays, à travers la création de deux organismes distincts.
En effet et selon le décret exécutif, la dissolution de l’ALGEX entraîne le transfert de ses biens, droits, obligations, ainsi que de son personnel, vers la nouvelle entité dédiée aux exportations. Cette mesure s’inscrit dans une politique étatique plus large, cherchant à moderniser et à encadrer de manière plus ciblée les échanges commerciaux de l’Algérie avec l’étranger.
Création de deux organismes pour une gestion spécialisée
En parallèle de la dissolution de l’ALGEX, deux décrets exécutifs distincts, les n° 25-233 et n° 25-234, ont officialisé la création de deux nouvelles structures. L’Organisme algérien de l’importation est chargé de la mise en œuvre de la politique de l’État en matière de suivi et d’encadrement des importations.
Placée sous la tutelle du ministre du Commerce extérieur, cette entité a pour missions de proposer des mesures d’encadrement, d’analyser les bases de données sur les besoins du marché national et de définir les besoins en importation. Pour ce faire, elle sera dotée d’une plateforme numérique interconnectée aux systèmes d’information des organismes concernés, facilitant le suivi des opérations et l’accompagnement des importateurs.
De son côté, l’Organisme algérien des exportations se concentrera exclusivement sur la promotion des produits nationaux à l’international. Ses attributions incluent la création de représentations à l’étranger sous l’appellation « Dar El Djazaïr », la détermination du potentiel exportable, la collecte de données pour la prospection des marchés internationaux et leur analyse. Ce nouvel organisme mettra également à disposition des exportateurs un guichet unique pour les procédures et une plateforme numérique interconnectée, simplifiant ainsi le processus d’exportation.
Une nouvelle ère pour le commerce extérieur
La restructuration du commerce extérieur algérien, marquée par la dissolution de l’ALGEX et l’émergence de ces deux entités spécialisées, reflète la volonté des autorités de mettre en place une approche plus ciblée et efficace. Cette réorganisation a pour objectif d’optimiser la gestion des importations tout en dynamisant les exportations hors hydrocarbures, un axe stratégique pour l’économie nationale.
Des experts économiques saluent cette décision, la qualifiant de rupture avec les pratiques antérieures. L’économiste Boubaker Sellami souligne que la numérisation des procédures et la clarification des missions juridiques des deux instances permettront d’instaurer davantage de transparence dans les transactions commerciales, tout en améliorant l’efficacité administrative.
Dans le même esprit, Abdelkader Slimani, expert et conseiller économique, estime que l’Algérie est en mesure d’atteindre l’objectif de 10 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures cette année, tel que fixé par le président Tebboune. Il a par ailleurs salué le lancement imminent d’une usine de fer et d’acier à Béchar ainsi que la création d’un port dédié à l’exportation du ciment, deux projets appelés à renforcer le potentiel exportateur du pays.
L’ambition est claire : faire de l’Algérie l’une des principales puissances économiques du continent africain, avec un objectif de PIB de 400 milliards de dollars à moyen terme. La refonte du système de commerce extérieur constitue une étape clé dans cette trajectoire.
