L’installation officielle du nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Sifi Ghrieb marque le début d’une étape décisive pour l’Algérie.
Ainsi, dès sa prise de fonction, le chef de l’Exécutif a donné le ton en ouvrant la session parlementaire 2025/2026, quelques heures seulement après sa nomination. Une entrée en matière qui illustre la volonté d’accélérer la mise en œuvre des réformes économiques et sociales initiées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Une feuille de route ambitieuse
En effet, le nouveau gouvernement est attendu sur une quinzaine de dossiers stratégiques. Au cœur de cette feuille de route figure la diversification des sources de croissance, avec pour objectif de réduire la dépendance aux hydrocarbures et d’attirer davantage d’investissements.
L’ambition affichée est claire : porter le produit intérieur brut à près de 400 milliards de dollars d’ici 2027, grâce à une série de réformes structurelles et à la relance de plusieurs secteurs.
L’industrie et l’agriculture en piliers
Le plan de relance économique de Sifi Ghrieb devrait s’appuyer principalement sur l’industrialisation et l’agriculture. Le gouvernement veut inverser le recul de l’industrie, dont la contribution au PIB est passée de 18 % dans les années 1980 à moins de 5 % aujourd’hui. Les priorités concernent les filières stratégiques : pharmaceutique, agroalimentaire, numérique, électrique et énergies renouvelables. L’agriculture, pour sa part, est appelée à jouer un rôle central dans la sécurité alimentaire du pays, avec une meilleure gestion de l’énergie, de l’eau et des intrants agricoles.
Attraction des investissements et intégration mondiale
Le foncier industriel et les zones économiques spéciales seront au cœur de la stratégie d’attraction des capitaux et du transfert de technologies, avec des modèles inspirés d’expériences internationales adaptées aux spécificités locales. La réforme du système bancaire et financier constitue un autre chantier majeur. Elle vise à moderniser le secteur, activer le marché financier, renforcer la Bourse d’Alger et mettre en place des fonds d’investissement sectoriels, en particulier dans les énergies renouvelables, le numérique et la pharmacie.
L’Algérie aspire également à s’inscrire dans les chaînes de valeur mondiales, notamment dans les énergies propres, l’agroalimentaire et le numérique. Le gouvernement entend faire de l’innovation, de la 5G, de la 6G et de l’intelligence artificielle des leviers de compétitivité internationale.
Une lutte accrue contre la bureaucratie
La réussite de cette transformation repose aussi sur une modernisation profonde de l’administration. La lutte contre la bureaucratie, le soutien à l’investissement privé et la réduction des inégalités régionales figurent parmi les priorités immédiates. L’économie de la connaissance et la création d’emplois pour la jeunesse sont également mises en avant.
Au-delà de l’économie, l’action gouvernementale doit améliorer la vie quotidienne des citoyens, en renforçant l’éducation, la santé, le logement et le transport. L’Algérie entend également exploiter ses atouts géostratégiques pour devenir une plateforme commerciale africaine et méditerranéenne.
La stabilité sécuritaire dont bénéficie le pays est présentée comme le socle de cette transformation. Elle conditionne la réussite de l’ambition de bâtir un État moderne, diversifié et durable, capable de relever les défis de la mondialisation tout en garantissant la justice sociale et le bien-être des citoyens