2005-2025, l’université de Ghardaïa souffle sa vingtième bougie. Ouverte lors de la rentrée universitaire 2004/2005 avec une poignée d’étudiants, elle accueille aujourd’hui plus de 12 000 étudiants dans six facultés, une annexe d’école de chirurgie dentaire et une annexe de l’école normale supérieure (ENS).
Ainsi, que de chemins parcourus en 20 ans! Toute une génération d’étudiants algériens et étrangers est, depuis lors, passée par les pupitres et les amphis de cette noble institution du savoir.
Une aubaine pour les étudiant(e)s de la région
En effet et pour rappel , l’université de Ghardaïa a ouvert ses portes et accueilli ses premiers étudiants, en tant qu’annexe de l’université d’Alger en 2004-2005, avant d’être élevée au rang de centre universitaire en 2005-2006, puis à celui d’Université en 2012. « C’est grâce à l’ouverture de cette université que beaucoup de filles de la région, foncièrement conservatrice, ont pu poursuivre leurs études universitaires » fait remarquer à juste titre, un enseignant de la fac de droit qui ajoute « avant cette ouverture, rares étaient les familles qui permettaient à leurs filles d’aller poursuivre leurs études dans les universités du nord du pays».
C’est ce que confirme un vieux notaire de Ghardaïa qui reconnaît « avoir refusé à une de ses filles d’aller étudier à Bab Ezzouar, n’étant pas rassuré par les conditions et l’environnement de l’époque. D’ailleurs, même sa mère ne voulait pas que sa fille s’éloigne seule du foyer familial. Aujourd’hui, elle est mariée avec une nuée d’enfants, mais je crois qu’elle nous en veut encore de l’avoir privée de poursuivre ses études. »
Il est grand temps de la baptiser
Puis après avoir bien respiré, il conclut « heureusement qu’avec l’ouverture de cette université, ici à Ghardaïa, mes deux autres filles ont pu poursuivre leurs études universitaires sans aucun problème. Elles allaient étudier le jour et tous les soirs elles étaient à la maison. Aujourd’hui une est avocate et l’autre cadre dans une institution financière et toujours ici, à nos côtés, à Ghardaïa. »
D’ailleurs, juste pour rappeler ce qu’apporte cette université à la masse juvénile féminine de la région, sur les 12 000 étudiants inscrits, plus des deux tiers des effectifs sont des filles. Les résultats au BEM et au baccalauréat sont plus que significatifs, les filles cartonnent chaque année. À 20 ans, il est temps de lui donner un nom. Un souffle enseignant suggèrera à cet effet « pourquoi pas Mouloud Kacem Naït Belkacem ? Une telle sommité fera certainement l’unanimité. »
C’est une idée à creuser…