7 octobre 2023- 7 octobre 2025. Deux ans jour pour jour depuis le début la troisième «Intifada» du peuple palestinien contre le colonisation israélienne.
Depuis, le peuple palestinien et plus particulièrement la population de la bande de Ghaza, paix le prix ( trop ) fort de sa quête de liberté. Près de 70 000 morts, un population affamée et une ville au bord de l’annexion.
Ainsi, le nouveau plan de paix pour Ghaza du président américain offre à première vue une occasion pour arrêter l’opération meurtrière d’Israel, faire cesser la souffrance des ghazaouis.
Trump, plan de paix et des intérêts
En effet, il a d’ailleurs été salué et agréé par la majorité des responsables arabes et musulmans ainsi que l’Europe et les alliés d’Israel. Benyamin Netanyahou l’a accepté à Washington alors que le Hamas s’est donné quelques jours de réflexion avant de l’accepter et d’annoncer qu’il va libérer tous les otages.
L’initiative de Donald Trump articulée autour de 20 points se présente, selon les observateurs, comme une solution et un outil pour arrêter la folie génocidaire du gouvernement israélien et de ses alliés extrémistes. Ce plan de paix préconise un cessez le feu permanent, le retrait de l’armée israélienne, l’acheminement de l’aide humanitaire, la reconstruction de l’enclave, la formation et déploiement de la police palestinienne, progressivement, l’autorité palestinienne sera remplacée par un comité palestinien de technocrates et apolitique pour s’occuper de la gestion administrative de Ghaza.
Mais si cette initiative, saluée par la communauté internationale, parce qu’étant la seule sur la table et vise à arrêter cette guerre contre la population de Ghaza, confirme le revirement du président Trump sur l’expulsion des ghazaouis, qui auront le choix de partir ou rester chez eux, le traitement des éléments de Hamas et des membres de la résistance palestinienne avec une offre d’amnistie contre leur reddition et dépôt des armes, elle dépouille les palestiniens de tout pouvoir ou souveraineté sur leur terre.
Tony Blair, retour du colon anglais
Et pour cause, la gestion de Ghaza, malgré la mise en place d’une autorité palestinienne apolitique soutenue par des experts internationaux en attendant la réforme de l’autorité palestinienne pour disposer d’un véritable pouvoir sur les territoires palestiniens, sera supervisé par « un comité de la paix » présidé par le président Donald Trump. Et on annonce déjà le nom de l’ancien premier ministre britannique, Tony Blair pour le seconder dans cette tâche.
Pour rappel, c’est le même Tony Blair alors aux affaires qui a cautionné et appuyé militairement les opérations de l’Otan, américaines et surtout l’invasion de l’Irak dont on connait et mesure les conséquences jusqu’à aujourd’hui. Le retour ainsi de Tony Blair sur la scène internationale, à Ghaza particulièrement est symptomatique d’une volonté de mise sous tutelle de l’enclave palestinienne.
L’autorité palestinienne hors jeu
Plus clairement, c’est Donald Trump qui aura le pouvoir sur Ghaza, un pouvoir qu’il va déléguer à Tony Blair pour la gérer tout en maintenant la façade d’une autorité palestinienne « incolore inodore » et sans aucun véritable pouvoir puisqu’elle aura un simple rôle d’exécutant de plans de Trump, qui en fait, gardera sa mainmise sur Ghaza dont il fera un pôle industriel et touristique, même s’il fait mine d’avoir enterré son projet de Riviera. La visée reste la même.
Netanyahou, Hamas, fin de mission
Le premier ministre israélien, sa mission terminée, pourra rentrer chez lui avec la certitude d’être absous et de ne pas être poursuivi par la justice. Le Hamas aussi aura bien accompli sa mission d’exploser l’OLP et diabolisé la résistance palestinienne et ses hommes vont bénéficier des dispositions d’amnistie du plan de paix de Trump.
Et dans ce cas de figure, la Palestine se verra, sans aucun doute, revenir à 1917, la déclaration de Balfour où le Royaume uni décide de créer en Palestine sous son occupation « un foyer pour le peuple juif » qui ouvrira la porte à la création de l’état d’Israel.
Tony Blair a ainsi le rôle du secrétaire d’état aux affaires étrangères de sa majesté, M Balfour mais dans une forme néocoloniale. Avec précisément la fonction de sous-traitant pour le compte du businessman Donald Trump. Il n’y aura plus de bombardement, les survivants de Ghaza vivront en paix, mais ne seront pas maitre de leur destin. Ils seront des individus d’une communauté cosmopolite que les projets industriels et immobiliers vont attirer.
De fait, c’est le processus de colonisation qui va se poursuivre sous sa forme récente et moins brutale, le néocolonialisme. Parce que, dans ce plan de paix il n’y a aucune référence au statut de Ghaza, et plus largement à l’Etat de Palestine reconnu globalement de par le monde, alors que sa mise sous administration étrangère est claire. Avec l’anglais qui revient par la grande porte. Il s’agit donc de la réoccupation de Ghaza. Une partie de la Palestine.