À Arzew, l’ambition prend forme et le béton parle pétrole. Avec 74 % de réalisation atteints, le futur complexe de production de MTBE porté par Sonatrach n’est plus une promesse, mais une avancée stratégique tangible.
Ainsi, en visite sur le terrain, le PDG Rachid Hachichi confirme : l’Algérie s’apprête à troquer sa dépendance pour une position de force sur le marché des additifs carburants. Et ce n’est qu’un début. Entre autosuffisance énergétique, relance industrielle et offensive exportatrice, le géant algérien des hydrocarbures affine sa trajectoire : transformer local pour rayonner global.
Un « démarrage progressif » en mai 2026
En effet, ce mardi 7 octobre 2025, le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, s’est rendu sur le site industriel d’Arzew, dans la wilaya d’Oran, pour une visite de terrain à fort accent stratégique. Aux côtés du wali, Samir Chaibani, et de plusieurs cadres du groupe, le patron de la compagnie nationale des hydrocarbures est allé constater l’avancement du projet de complexe de production de Méthyl Tert-Butyl Éther (MTBE) – un additif essentiel dans la fabrication de l’essence sans plomb.
Et le constat est clair : à fin septembre, les travaux sont réalisés à hauteur de 74 %. Le complexe, qui s’étend sur 14 hectares, devrait produire 200 000 tonnes de MTBE par an, un volume suffisant pour couvrir entièrement les besoins du marché national, selon les estimations de Sonatrach.
Durant sa visite, Rachid Hachichi a reçu des explications techniques détaillées sur les différentes unités du projet, saluant les efforts fournis tout en appelant au strict respect des délais et des normes de sécurité. Le calendrier est d’ailleurs fixé : fin des travaux d’ici fin 2025, et démarrage progressif de la production en mai 2026, après une phase de tests et de préparation prévue pour le premier trimestre de la même année.
De l’importation à l’exportation : un changement de paradigme
Au-delà de l’autosuffisance, le complexe d’Arzew ouvre la voie à des ambitions exportatrices. En remplaçant les importations coûteuses par une production nationale, Sonatrach entend transformer ce défi industriel en levier de compétitivité régionale.
Mais le PDG de Sonatrach ne s’arrête pas là.
Une nouvelle unité de reforming pour tripler la production de benzine
Dans la foulée de cette visite, Rachid Hachichi a annoncé la signature imminente — avant fin octobre — d’un contrat pour la réalisation d’une unité de reformage catalytique au sein de la raffinerie d’Arzew. Cette installation permettra de faire passer la production de benzine de 450 000 tonnes/an à 1,2 million de tonnes/an, comblant ainsi l’intégralité des besoins nationaux.
Ces deux projets — MTBE et reforming — ne sont pas des opérations isolées, mais s’inscrivent dans le programme national de développement de la pétrochimie et du raffinage, piloté par les autorités publiques avec une vision claire : valoriser les ressources naturelles locales, réduire la dépendance aux marchés extérieurs et renforcer l’empreinte de l’Algérie sur l’échiquier énergétique mondial.
Enfin, avec des projets de cette ampleur, l’Algérie ne se contente plus de pomper son pétrole — elle le transforme, l’enrichit, et s’ouvre de nouvelles routes commerciales. Une stratégie d’avenir qui conjugue souveraineté énergétique, développement industriel et vision exportatrice.