Dans le cadre de l’avant-projet de loi de finances pour l’année 2026 (PLF 2026), le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports a présenté son projet de budget sectoriel.
Ainsi, porté par des ambitions fortes, ce projet s’articule autour de sept axes majeurs, à savoir la circulation des personnes et des biens, le soutien aux collectivités locales, le transport, la sûreté nationale, la protection civile, les transmissions, ainsi que l’administration générale. Il vise à apporter des réponses concrètes aux préoccupations fondamentales des citoyens, tout en consolidant les réformes structurelles engagées par l’État.
659 milliards DA pour le développement
En effet, parmi les priorités phares figure la modernisation des services d’état civil et d’identité. Le ministère prévoit ainsi de maintenir et renforcer le fonctionnement de ces services sur l’ensemble du territoire national, tout en poursuivant les efforts de numérisation. Cette orientation s’inscrit dans une volonté d’améliorer la qualité du service public et de rapprocher l’administration du citoyen.
Le soutien aux collectivités locales constitue un autre pilier essentiel de ce budget.
Une enveloppe globale de 659 milliards de dinars y sera consacrée, dont 519 milliards seront destinés à couvrir les missions de base comme le paiement des salaires, l’entretien des écoles primaires et la gestion des cantines scolaires. Les 140 milliards restants seront orientés vers le financement de projets de développement de proximité, incluant notamment la réhabilitation des routes communales et la rénovation des infrastructures publiques.
Transport : des investissements structurants
Le secteur des transports bénéficie également d’une attention particulière. Des projets de réhabilitation et de construction de gares routières sont prévus dans 43 wilayas, dont 9 à caractère urbain. De plus, des plans de transport seront élaborés et mis en œuvre dans 21 wilayas afin de renforcer l’organisation et l’efficacité du système de mobilité à l’échelle locale. Sur le plan de la sécurité aérienne, le ministère envisage l’acquisition de systèmes d’atterrissage de précision et d’équipements de sécurité pour plusieurs aéroports, en particulier ceux situés dans le sud du pays.
Le volet maritime n’est pas en reste, avec l’installation de dispositifs de surveillance vidéo dans 46 ports de pêche et de plaisance. Par ailleurs, les directions de transport dans 21 wilayas feront l’objet de travaux de rénovation, tandis que de nouvelles directions seront construites dans sept wilayas du sud. L’État prévoit également de soutenir les entreprises publiques de transport en prenant en charge certaines de leurs obligations de service public, à l’image de la SNTF, d’Air Algérie, de la compagnie aérienne domestique, de l’Autorité de régulation des transports urbains d’Alger et de l’Entreprise nationale de navigation aérienne. Des investissements sont également programmés pour l’entretien de la ligne ferroviaire Béchar-Gara Djebilet ainsi que pour la maintenance du réseau ferroviaire national.
Renforcement de la sécurité et de la Protection civile
Dans le domaine de la sécurité, le projet prévoit la création de nouvelles unités de police, la modernisation des équipements d’intervention, le renouvellement progressif du parc automobile – dont une grande partie est aujourd’hui vieillissante – et le renforcement des capacités d’intervention aérienne. Un accent particulier sera mis sur la formation spécialisée afin de mieux répondre aux nouveaux défis sécuritaires.
Concernant la protection civile, des moyens supplémentaires seront mobilisés pour renforcer la lutte contre les incendies de forêts et les sinistres agricoles. Cela se traduira notamment par l’acquisition d’aéronefs d’intervention, l’ouverture de 2 000 nouveaux postes budgétaires et la construction ou la finalisation de nouvelles unités dans des wilayas telles que Timimoun, Ouled Djellal et Adrar.
Un budget aux orientations stratégiques
L’administration générale figure également parmi les priorités, avec un programme ambitieux de construction et de réhabilitation des sièges des nouvelles wilayas déléguées. En parallèle, 1 200 nouveaux postes budgétaires seront créés, répartis entre les quatre nouvelles circonscriptions administratives et la Délégation nationale à la sécurité routière. Ces mesures visent à améliorer la gouvernance locale, à renforcer les capacités des administrations territoriales et à offrir des services publics de meilleure qualité.
Présentant ce projet devant les représentants de la nation, le ministre de l’Intérieur, M. Saïd Sayoud, a rappelé que ces choix budgétaires traduisent la volonté des pouvoirs publics de placer le citoyen au cœur de l’action gouvernementale. Il a insisté sur l’importance d’un développement équilibré à l’échelle nationale, soulignant que ce budget s’inscrit pleinement dans les orientations du président de la République.
Ce projet reflète également une ambition marquée en faveur de la modernisation des services de transport, avec une attention particulière portée à la réduction des coûts, à l’optimisation de la sécurité et à la protection de l’environnement. Il vise à encourager un développement local équitable, à résorber les disparités régionales, à créer des zones attractives pour l’investissement et à générer de nouvelles richesses.