En dépit des efforts et réformes engagés par l’Algérie dans la lutte contre le blanchiment d’argent, le pays demeure dans la « liste grise » du Groupe d’action financière (GAFI).
Ainsi et dans un rapport rendu public le samedi 25 octobre 2025, cette autorité de lutte contre le blanchiment et le financement illicite, a salué les « progrès » réalisés par l’Algérie dans ce domaine, néanmoins elle maintient le pays dans sa « liste grise», est-il mentionné dans ledit rapport.
Des progrès salués, mais…
En effet, le GAFI note dans son rapport que la position de l’Algérie est « encourageante » et reconnaissant même des « progrès significatifs » réalisés dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Toutefois, cet organisme international soulignera la « nécessité » pour l’Algérie d’achever les réformes techniques avant son retrait définitif de la liste grise.
Afin de rayer définitivement l’Algérie de cette fameuse liste, le GAFI attend des autorités algériennes le renforcement de l’identification des véritables propriétaires des entreprises, l’amélioration de la surveillance des secteurs non financiers, la garantie de la transparence des transferts transfrontaliers et des transactions informelles, et le renforcement des sanctions et de la surveillance des entités économiques à «haut risque».
En outre, le Gafi souligne dans son document que les juridictions soumises à une surveillance renforcée, à l’instar de l’Algérie, «collaborent activement» avec ses instances «pour remédier aux déficiences stratégiques de leurs dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération». Aussi, est-il mentionné dans le même document que «lorsque le Gafi place une juridiction sous surveillance renforcée, cela signifie que le pays s’engage à remédier rapidement aux déficiences stratégiques identifiées dans les délais convenus»
L’Algérie élabore un plan en cinq axes
Pourtant et en réponse aux recommandations et exigences du Groupe d’action financière (GAFI), le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a adopté un plan d’action en cinq axes, s’étendant jusqu’au premier trimestre de 2026.
Lire Aussi : Blanchiment d’argent et orientations du GAFI : l’Algérie compte durcir sa législation
En effet, à travers cette échéance, l’objectif est clair : renforcer la transparence, la supervision et la résilience des associations et organisations à but non lucratif, afin de sortir de la liste grise et d’aligner le dispositif national sur les standards internationaux. Ce plan ambitieux, cible spécifiquement les associations et organisations considérées comme les plus exposées aux risques d’utilisation abusive à des fins de financement du terrorisme ou de blanchiment de capitaux. Ainsi, ce plan repose sur cinq axes principaux :
- Renforcement des capacités des associations (jusqu’à décembre 2025)
- Développement des capacités institutionnelles (jusqu’à mars 2026)
- Amélioration des mécanismes de supervision (jusqu’à décembre 2025)
- Révision du cadre juridique (d’ici 2026)
- Renforcement de la coopération internationale
L’Algérie renforce sa lutte contre le blanchiment d’argent
Pour rappel, le 18 mai dernier, lors d’un Conseil des ministres, le chef de l’État, avait instruit le ministre des Finances, ainsi que les différents organismes chargés de ce dossier, d’accélérer les réformes et les moyens de lutte contre ce fléau économique, et ce, conformément aux standards du GAFI.
Lire Aussi : Financements des Associations : l’Algérie resserre l’étau
Le Président de la République, avait ordonné « la mise en œuvre immédiate » des recommandations du GAFI, d’autant plus, avait-il précisé que l’Algérie, a « réalisé des avancées positives » ces dernières années, comme en témoignent diverses lois financières caractérisées par la transparence financière, et aussi, comme l’attestent les institutions financières internationales, notamment en ce qui concerne la « cohérence » des données et informations économiques du pays.
Avec ce plan, l’Algérie ambitionne de quitter la liste grise du GAFI et de consolider son arsenal juridique et institutionnel pour mieux encadrer le secteur associatif, tout en renforçant la transparence, la prévention et la coopération à l’échelle internationale.
