L’Algérie s’apprête à franchir une nouvelle étape décisive dans la refonte de son dispositif de gestion du commerce extérieur.
Ainsi, une plateforme numérique dédiée à l’importation sera lancée dans les tout prochains jours, a annoncé le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations à l’issue de la signature d’un accord entre le ministre Kamel Rezig et la ministre déléguée chargée de la Numérisation, Meriem Benmouloud.
Une plateforme centrale pour unifier et fluidifier l’importation
En effet, cette initiative intervient dans un contexte marqué par une réorganisation profonde du secteur, actée par la publication, en septembre 2025 (Journal officiel n°60), de trois décrets exécutifs : deux instituant les nouveaux organismes chargés respectivement des importations et des exportations, et un troisième entérinant la dissolution officielle de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX).
Une dissolution qui marque la fin d’une époque… et le début d’une autre.
Ainsi, dans son allocution, le ministre Kamel Rezig a précisé que la plateforme sera lancée « ce mois-ci » et regroupera l’ensemble des secteurs ministériels impliqués dans le processus d’importation, ainsi que des institutions clés telles que les douanes algériennes et les banques. Selon le ministre, ce portail fournira « un cadre harmonieux et transparent » permettant de suivre toutes les étapes du processus, de la demande initiale jusqu’à la concrétisation de l’opération. L’outil assurera également une coordination continue entre les acteurs concernés et un suivi précis des dossiers.
Un pas majeur vers la simplification administrative
L’un des principaux objectifs de cette plateforme est de faciliter la tâche des opérateurs économiques. Rezig a insisté sur l’impact concret de ce dispositif : les importateurs pourront désormais enregistrer les besoins de leurs usines et entreprises sans se déplacer entre les différentes administrations. Une avancée qui permettra, selon lui, de réduire les complications administratives, d’accélérer le traitement des demandes et d’améliorer l’efficacité globale du système.
La numérisation au cœur de la transformation de l’État
Pour Meriem Benmouloud, ministre déléguée chargée de la Numérisation, l’accord signé constitue un jalon supplémentaire dans la stratégie nationale de transformation numérique. Elle a rappelé que ce projet vise à unifier l’infrastructure numérique de l’État, en offrant des espaces sécurisés pour héberger les différentes plateformes sectorielles, dont celle dédiée à l’importation.
L’ère post-ALGEX entamée
Ainsi, la mise en place de cette plateforme n’est pas un acte isolé : elle s’inscrit dans une restructuration systémique du commerce extérieur en Algérie. Pour rappel, le décret exécutif n°25-233 institue l’Organisme algérien de l’importation, placé sous la tutelle du ministre du Commerce extérieur.
Parmi ses missions figurent : la mise en œuvre de la politique de l’État en matière d’encadrement des importations ; la proposition de mesures de régulation ; l’exploitation des bases de données sur les besoins du marché national ; la définition des besoins du pays en produits importés ; la gestion d’une plateforme numérique interconnectée avec les systèmes d’information des institutions concernées. Le décret exécutif n°25-234 crée, quant à lui, l’Organisme algérien des exportations, chargé de restructurer et dynamiser l’accompagnement des opérateurs exportateurs.
Ces deux structures remplacent désormais ALGEX, dissoute par un troisième décret. Avec leur création, l’Algérie tourne définitivement la page de l’ancien système et entre dans une nouvelle ère de gestion modernisée, digitalisée et plus lisible du commerce extérieur.
Une réforme structurelle destinée à durer
En combinant numérisation, centralisation et refonte institutionnelle, le gouvernement entend bâtir un environnement plus transparent et plus efficace pour les échanges commerciaux. La future plateforme d’importation, pierre angulaire du nouveau dispositif, illustre cette volonté d’aligner les pratiques nationales sur les standards internationaux.
L’ère post-ALGEX est donc officiellement lancée. Elle sera numérique, interconnectée… et résolument tournée vers une meilleure gouvernance économique.
