Là où les Emirats Arabes unies (EAU) passent, la stabilité et la paix trépassent. C’est une vérité et un état de fait quasi-immuables. Le Soudan en est le triste exemple et victime.
Ainsi, le général Abdel-Fattah Al-Burhane a rejeté hier le plan de paix américain. Non qu’il soit pour la poursuite de la guerre, mais à cause de la présence des Emirats comme partie dans cette solution. Des Emirats partie prenante, avec leur soutien aux FSR, qui ne peuvent en aucun cas bénéficier de la confiance de l’armée loyale. Un pays qui est la plaque tournante de l’or des conflits africains.
Les Emirats en « importateurs » de désolation
En effet, le conflit du Soudan avec son lot de massacres de civils se poursuit dans l’indifférence générale. Les Forces de Soutien Rapide (FSR) ont adopté la politique de la terre brulée comme tactique pour faire fuir les populations des zones qu’elles ciblent pour leurs richesses aurifères.
Les FSR s’appuient pour ce faire, sur des contingents de mercenaires latinos « importés » par les Emirats Arabes dont l’aviation se charge de leur acheminement.
Leur mission est de tuer, témoigne un mercenaire sur la BBC. Des centaines de civils ont été ainsi massacrés et 71.000 personnes déplacées après la prise d’El-Fasher, capitale du Darfour, selon un récent bilan.
Sans le rôle logistique des Emirats arabes Unis, les FSR n’auraient jamais été en mesure de prendre le contrôle d’un aussi vaste territoire. Malgré leur démenti des accusations de leur implication dans ce conflit, et d’autres conflits notamment en Afrique de l’Ouest, les Emirats ne peuvent pas échapper à la preuve de leur avion militaire transportant des mercenaires colombiens abattu l’été dernier dans la région du Darfour. Parmi la cinquantaine de victimes à bord de l’appareil, figure un… dignitaire émirati.
De l’or sur des tonnes de cadavres !
Ce soutien a été confirmé par des vols de convoyage de personnels et d’armements ainsi que l’extraction de blessés des FSR pour les soigner à Dubai. Les EAU utilisaient des plateformes au Tchad et en Libye. Les mêmes qui ont servi par ailleurs au transport des cargaisons d’or de contrebande achetées par le micro-état devenu second importateur d’or au monde derrière la Suisse.
Ainsi, les importations aux Emirats d’or en provenance du Soudan ont augmenté de 70% en 2024, a indiqué Swissaid, une ONG suisse, qui accuse cet État du Golfe d’être une « plaque tournante de l’or issu de conflits ». Ses importations d’or du Soudan ont fait un bond passant de 17 tonnes en 2023 à 29 tonnes en 2024. Plus grave encore, ce pays importe de l’or de pays qui n’ont ont pas et ne produisent pas.
En tête de ces pays, le Togo qui a exporté 52 tonnes ; une quantité qui provient de la contrebande des pays d’Afrique de l’Ouest alors que le Tchad en a exporté 18 tonnes et la Libye 9 tonnes alors qu’ils ne figurent sur aucune liste de pays producteurs d’or.
Ces deux pays servent de « sortie de secours » pour l’or en provenance des zones contrôlées par les FSR. D’autres pays du continent participent à ce commerce –pillage, à l’image de l’Ouganda, qui a vu sa part d’exportation d’or passer de 14 tonnes en 2023 à 31 tonnes en 2024, du Rwanda, de 13,8 tonnes à 19 tonnes durant la même période en servant de plaque tournante pour le minerai en provenance notamment de la RDC.
La rançon de la honte !
Il a été relevé également que plus de 12 pays africains sont impliqués dans la contrebande de plus de 20 tonnes d’or par année. La contrebande d’or la plus importante concerne le Mali, le Ghana et le Zimbabwe. Et où appliquent les Emirat leur géopolitique de l’or que des faits confirment malgré leur démenti.
Pour preuve, parmi les otages libérés au Mali, en septembre dernier, deux émiratis et un Iranien, contre le paiement d’une rançon estimée entre 50 et 70 millions de dollars et tonnes d’armements, un émirati proche de la famille régnante chargé de ce négoce particulier.
Emirats -Israël : Une connexion mortelle
En contrepartie, les Emirats fournissent armes et munitions et assurent le transfert et les soins des blessés des FSR. Des armes essentiellement fabriquées en Israël.
En effet, les Emirats équipent les troupes du général Mohamed Daglo en lance-roquette multiple Lar 160 et en drones, sans doute des Hermes 450 fabriqués par Elbit Systems, une société israélienne basée à Haifa qui fabrique également le drone kamikaze Sky Striker.
Il est d’ailleurs à se demander si ce pays du Golfe n’est pas en train de faire la sous-traitance d’une autre guerre ; celle d’Israël contre le Soudan. Cela d’autant plus que l’état hébreu a joué un grand rôle dans la scission du Soudan du sud devenu indépendant en 2011, en hissant le drapeau israélien sur le toit d’un bâtiment officiel. C
’est le pays qui a d’ailleurs ouvert la première ambassade dans ce nouveau pays. Une volonté d’Israël à étendre son influence au Soudan n’est pas exclue.
