Le bras de fer entre certains commerçants de la vieille ville de Ghardaïa et le maire de cette derrière se poursuit et se durcit.
Ainsi, un différend entamé au mois de septembre dernier, lorsque cet édile avait décidé de « manière unilatérale » d’entreprendre des travaux de réhabilitation au niveau de la principale commerciale de la ville de Ghardaïa. Depuis, il ne se passe plus une journée que des « escarmouches » verbales n’éclatent entre le P/APC et certains commerçants.
Opération « ville morte »
En effet, ce jeudi 27 novembre, Ghardaïa s’est levée pour ainsi dire du mauvais pied, refusant mordicus « le fait du Prince ». Les commerçants, du moins ceux interrogés, semblent vouloir « aller jusqu’au bout » dans leur démarche.
« Ce maire n’en fait qu’à sa tête, il n’écoute personne, décide seul sans consulter, ni en référer aux premiers concernés qui sont les commerçants eux-mêmes » nous déclare l’un des commerçants de la rue Aïssa Amieur, l’une des plus grouillantes rues commerciales de Ghardaïa, ville.
À notre question de savoir quel est le problème ?, il répond tout de go « mais regardez par vous-même, sur quelle logique se base ce mairepour de détruire des espaces qui ont toujours fait office de périmètres de stationnement pour installer à leurs places, face à nos locaux, des chapiteaux. » puis se demandant « est-ce normal de grignoter sur le trottoir face aux commerçants, en mordant sur plus de deux mètres en profondeur pour procéder à l’installation de chapiteaux ? Naturellement que c’est non et c’est véritablement un non-sens. C’est de l’anarchie pure et simple », s’est-il emporté.
Le wali de Ghardaïa appelé à intervenir
Et maintenant? Que comptent faire les commerçants de Ghardaïa? Qu’attendent-ils des autorités de wilaya ?. À ces interrogations, nos interlocuteurs rétorquent : « C’est justement là où on voudrait y arriver, à faire justement impliquer les autorités et à leur tête le wali pour revoir ces décisions iniques du maire. Nous demandons à être écoutés, pas plus. Nous sommes des citoyens respectueux des lois de notre pays, nous ne sommes pas des perturbateurs, au contraire nous sommes des gens pacifiques qui revendiquent pacifiquement leurs droits à travailler dans des conditions idoines ».
Et dans le cas où les pouvoirs publics n’interviennent pas ? « Eh bien, nous maintiendrons nos rideaux baissés tout le temps qu’il faudra, jusqu’à ce que ce maire entende raison et comprenne qu’il est sur une fausse trajectoire. Nous refusons ces travaux qui n’ont aucun sens et qui ne ramènent rien de bon. Ghardaïa est une ville commerçante et nous sommes des commerçants de père en fils. C’est à nous de savoir ce qui peut apporter une plus-value à notre environnement commercial et pas un bureaucrate qui n’a aucune perception de notre métier. »
Impasse !
Et voilà la messe est dite et c’est le bras de fer assuré tant que les deux parties campent sur leurs positions.
Triste image d’une ville d’habitude si énergique, bougeant dans tous les sens, que de voir les rideaux baissés de tous les commerçants des deux côtés de la longiligne Rue Chahid Aïssa Amieur, de celle parallèle Rue Kacem Belaâdis, tout autant que ceux de la grande place de Cheikh Ba Elhadj.
Ghardaïa, ville et région foncièrement commerciale par excellence, il est plus que de raison que les autorités s’impliquent pour résoudre ce problème et mettre un terme à cette situation qui impacte le quotidien des commerçants et de leur clientèle.

