Après l’Association de protection des consommateurs et son environnement (APOCE), c’est au tour des médecins de lancer l’alerte concernant la hausse inquiétante des cas de saturnisme chez les nourrissons en Algérie.
Ainsi, le service de toxicologie relevant du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Bab El-Oued alerte sur une série de cas de saturnisme aigu liés à l’ingestion de Khôl utilisé comme remède traditionnel.
Un décès et plusieurs cas enregistré
En effet, ce service, via un communiqué diffusé sa page officielle, note le fait que plusieurs nourrissons ont été gravement intoxiqués, dont un cas mortel.
Dans leur document, les médecins du CHU de Bab El-Oued signalent plusieurs hospitalisations :
• Un enfant de 19 mois (plombémie 52,5 µg/L),
• Un nourrisson de 12 mois (722,4 µg/L),
• Un bébé de 10 mois suspecté d’intoxication,
- • Et le décès d’un enfant de 14 mois (102 µg/L).
Des taux de plomb largement au-dessus du seuil de danger
Par ailleurs, le même document souligne et rappelle l’OMS fixe le seuil d’alerte à 50 µg/L chez l’enfant. Les valeurs relevées dépassent largement ce seuil, traduisant une intoxication majeure.
De plus, le plomb est un neurotoxique puissant pouvant provoquer convulsions, coma, anémie sévère ou décès. Les survivants risquent des séquelles irréversibles : retard psychomoteur et troubles cognitifs.
Halte à l’empoisonnement des bébés !
Enfin, les autorités sanitaires insistent : l’ingestion de Khôl met en danger la vie des enfants. Ces pratiques doivent cesser de toute urgence.
L’intoxication au plomb reste généralement silencieuse dans un premier temps, n’engendrant que quelques signes cliniques non caractéristiques, tels qu’une grande pâleur, des maux de tête récurrents, des insomnies inhabituelles ou une fatigue inexpliquée.
Des manifestations révélatrices de la contamination au plomb n’interviennent qu’à partir d’une certaine durée d’exposition, et ce, même à de faibles doses.

