L’ancienne gare routière de Bouira, située au Boulevard Ainouche Hdjila, est complètement abandonnée.
Ainsi, cette structure est livrée à l’insalubrité au vandalisme de jeunes délinquants qui se servent des locaux désaffectés comme quartier général.
Un repère pour délinquants et SDF
En effet, nombre de citoyens se disent étonnés et même choqués de voir un tel édifice tomber en ruines, alors qu’il y a tant d’activités qui cherchent un abri. Outre les délinquants, les mendiants et des SDF squattent également l’intérieur de cette bâtisse. La situation a particulièrement empiré lorsque les petits commerçants du coin ont commencé à plier bagages faute de clients et par conséquent de rentabilité.
Un de ces commerçants, qui tenait il n’y a pas si longtemps une petite cafeteria dans un des locaux de cette station, nous confiera : « j’ai dû fermer boutique et changer carrément d’activité. Je suis à présent, veilleur de nuit ». Interrogé sur les raisons qui l’ont poussé à mettre la clef sous la porte, notre interlocuteur nous dira : « Je n’avais plus aucun client ! Cet édifice, s’est retrouvé du jour au lendemain abandonné et livré aux voyous de tous bords », avant d’ajouter : « C’est vraiment du gâchis ! Cette station pourrait encore servir et d’autres fonctions pourraient lui être affectées. La situation est affligeante ! ».
Quel gâchis !
Il est vrai que cette structure mérite un meilleur sort. Certains chauffeurs du transport public regrettent le fait « qu’aucun aménagement n’ait été fait pour ré exploiter cette station ». Les taxieurs qui stationnent quelques mètres de cette ancienne gare, déclarent quant à eux, unanimement : « quel gaspillage ! Pourtant, cette ancienne station pourrait connaître une seconde vie et être par exemple recyclée en station urbaine pour les bus de l’Etub, les transporteurs privés intramuros et les minibus appelés communément » capsules » ». En effet, ce fut pourtant ce qu’avait promis le maire de Bouira, au mois de janvier dernier. Presque un an s’est écoulé et les choses n’ont pas bougé d’un iota.
Un « deal » entre l’APC et Sogral, jamais tenu
Pourtant, cette station laquelle est un bien de l’APC de Bouira devait passer sous la houlette de la Société d’exploitation et de gestion des gares routières d’Algérie (Sogral). Un accord, a été même trouvé entre l’APC de Bouira et ladite société, afin que cette dernière entame en septembre 2014 les travaux d’aménagement de cette structure laissées à l’abandon depuis 2012. Cependant, l’accord conclu entre les deux parties, a « capoté » à la dernière minute. La cause ? Certains élus de l’époque ont catégoriquement refusé de confier la gestion de cette structure à Sogral, estimant que cette station devait rester -même abandonnée- dans le giron de l’APC.
En plus de cet entêtement, Sogral avait posé le problème des « indus occupants » qui sont installés à l’intérieur de cette ancienne gare. A dire vrai, il y’a deux locaux qui ont été cédés à deux association, l’une des pour les handicapés moteurs de la ville de Bouira et l’autre, pour l’association des personnes atteintes de cécités. Sogral avait également demandé à l’APC de vider l’ensemble de la bâtisse, afin qu’elle puisse entamer les travaux de réhabilitation, mais les services de l’APC de l’ancienne mandature ont opposé une fin de non-recevoir. Depuis, aucune nouvelle. Le projet a été tout simplement abandonné. La nouvelle équipe à la tête de l’APC de Bouira ne semble pas pressée soit de céder la gestion à une entreprise spécialisée ou à défaut d’entamer des travaux de réfection, laissant cette structure à son triste sort.

