Dans le contexte géopolitique sensible du Maghreb, l’Algérie continue de jouer un rôle central dans les équilibres régionaux.
Ainsi, le gouvernement espagnol, sous la direction du Premier ministre Pedro Sánchez, entend maintenir de bonnes relations avec ses deux voisins, le Maroc et l’Algérie, alors que la question du Sahara occidental reste un sujet de tension diplomatique.
Fernández Bachiller pour baliser le terrain
En effet, selon des sources diplomatiques citées par le média Espagnol « TheObjective », une visite du président algérien Abdelmadjid Tebboune à Madrid est prévue en décembre, immédiatement après la 13ᵉ réunion de haut niveau avec le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch.
Cette visite, qui marquera le premier déplacement de Tebboune en Espagne depuis son élection en décembre 2019, intervient dans un contexte où l’Algérie souhaite réaffirmer son rôle de partenaire fiable et stratégique pour l’Espagne, notamment sur les questions économiques et migratoires.
Pour préparer cette rencontre, le gouvernement espagnol devrait selon les mêmes sources approuver prochainement la nomination de Ramiro Fernández Bachiller comme nouvel ambassadeur à Alger, succédant à Fernando Morán Calvo-Sotelo, qui atteindra l’âge de la retraite le 12 décembre. Diplomate chevronné, Fernández Bachiller a dirigé l’ambassade d’Espagne en Pologne depuis 2022 et a également été représentant en Roumanie et au Gabon.
Des relations économiques à reconstruire
Après 28 mois de crise diplomatique, les relations commerciales entre l’Espagne et l’Algérie ont commencé à se normaliser, mais les conséquences économiques du différend ont été lourdes.
Les entreprises espagnoles ont perdu 3,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires entre 2021 et 2023, les exportations vers l’Algérie passant de 1,888 milliard d’euros à seulement 330 millions d’euros. Cette situation a mis en évidence la solidité du marché algérien et la nécessité pour l’Espagne de maintenir un dialogue constructif avec Alger.
L’Algérie, par sa stabilité et sa position stratégique, continue de jouer un rôle de partenaire fiable, garantissant la sécurité des flux commerciaux et des investissements. Le rétablissement progressif des échanges illustre donc la volonté algérienne de préserver des relations équilibrées et de longue durée avec l’Espagne, malgré les tensions diplomatiques passées liées au dossier du Sahara occidental.
Migration et coopération : l’Algérie au cœur du dispositif
L’Algérie demeure également un acteur clé dans la gestion des flux migratoires vers l’Europe. Durant l’été dernier, un afflux migratoire notable a été observé vers les Baléares, avec 3900 arrivées à bord de 224 embarcations parties d’Algérie, contre 1900 personnes arrivées aux Canaries.
En parallèle, Alger a toujours respecté les accords bilatéraux concernant le retour des migrants, contribuant ainsi à la sécurité de la Méditerranée occidentale. L’Algérie confirme ainsi sa position de partenaire fiable, capable de concilier fermeté et coopération dans un contexte migratoire complexe.
Une diplomatie responsable et proactive
La nomination prochaine de Ramiro Fernández Bachiller comme ambassadeur à Alger et la visite imminente de Tebboune à Madrid témoignent donc de la reconnaissance par l’Espagne de l’importance stratégique de l’Algérie. Le président Tebboune s’affirme comme un interlocuteur fiable, capable de défendre les intérêts nationaux tout en favorisant un dialogue constructif avec l’Europe.
Face aux défis régionaux, économiques et migratoires, l’Algérie s’impose comme un pilier de stabilité et un partenaire essentiel pour l’Espagne, capable d’influencer positivement la diplomatie méditerranéenne et de contribuer à la sécurité et à la prospérité des échanges bilatéraux.

