Mustapha Bacha

Mustapha Bacha, l’homme de toutes les luttes!

Le village Tassaft dans la localité montagneuse d’Iboudrarène à Tizi-Ouzou, a accueilli ce samedi 3 août, la commémoration du 30e anniversaire du décès du militant de la première heure Mustapha Bacha.

Organisée par la Fondation qui porte son nom, cette commémoration a été placée sous le signe de la « reconnaissance »  aux premiers enseignants de Tamazight, en 1995.

Il incarnait «l’âme du nationalisme »

En effet, après une minute de silence en hommage aux martyrs de la révolution et de la démocratie, Ali Bacha, frère de Mustapha a expliqué que la fondation a décidé, pour cette nouvelle édition,  de rendre hommage aux enseignants de Tamazight, les premiers, en 1995 qui, grâce à leur sacrifice, Tamazight est enfin dans nos écoles. « Pour ceux qui sont décédés, nous allons honorer leur familles », a-t-il précisé, avant de donner la parole au président d’APC d’Iboudrarène qui est revenu sur le combat démocratique de Mustapha Bacha. « Cette journée a rassemblé tous ceux qui s’identifient au combat démocratique de Mustapha. Nous sommes dans son chemin. Le combat de Mustapha va aboutir», a-t-il souligné.

Ouahab Ait Menguellet, a estimé que « l’âme du nationalisme et du berbérisme sont là. Nous sommes là pour commémorer la mort de notre frère Mustapha Bacha qui a tracé le chemin de Tamazight ».

Mustapha Bacha, la lutte dans l’âme  

Fils de Belaid et Chettir Mekioussa, le regretté Mustapha Bacha est issu d’une famille modeste. Né le 27-07-1956 à Tassaft, il obtient son baccalauréat au lycée Amirouche » de Tizi-Ouzou,  en 1978-79.

Mustapha n’avait pas 24 ans qu’il était déjà l’un des leaders du soulèvement d’avril 80, qu’on appela « le printemps berbère ». Il goûtera à l’isolement et la prison de « Berouaghia», avec ses camarades de lutte. Il sera de nouveau arrêté le 20 avril et cette fois déféré devant la cour de sûreté de l’état avec 23 autres militants de la cause. Leur libération provisoire survient le 26 juin de la même année.

Il sera l’un des organisateurs du séminaire de «Yakourène » d’août 1980. Il parvint à décrocher sa licence en sciences économiques en 1982. Il entame ensuite une carrière professionnelle de cadre gestionnaire à l’E.N.I.E.M (ex-SONELEC). Parallèlement à son activité il était militant du GCR «Groupe Communiste Révolutionnaire » de 82 à 84, puis de l’ORT(Organisation Révolutionnaire des Travailleurs)de 84 à 87. Et dans le cadre du MCB, il rejoint le groupe du Dr Said SADI le 11 juillet 1986.

Après les événements d’octobre 88, dès le 9 novembre, il est parmi les quatre appelant à la tenue des assises du MCB. Elles eurent lieu les 9 et 10 février1989 à l’issue desquelles, le RCD était proclamé par Mustapha Bacha qui en devient le secrétaire national à l’organisation et à la formation.

Il est décédé subitement à la suite d’ un arrêt cardiaque le lundi 08 août 1994.

K.T

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