Tizi-Ouzou: Des martyrs bafoués à Ait Yahia Moussa!

La commune d’Ait Yahia Moussa, relevant de la daira de Draâ El-Mizan,  dans la wilaya de Tizi- Ouzou,  est l’une des municipalités du pays à avoir sacrifié près d’un millier de martyrs pour l’indépendance de l’Algérie. 

Elle a été le berceau de la révolution d’autant qu’elle a enfanté l’un des six chefs historiques en la personne de Krim Belkacem qui donna le coup de starter pour cette guerre dans la nuit du 31 octobre au premier novembre 1954  où il supervisait toutes les opérations de cette nuit de la Toussaint contre le colonialisme français et ce fut lui qui signa les accords d’Évian et par ricochet le cessez-le-feu d’une révolution qui dura sept ans et demi.

Soixante-deux ans après l’indépendance et 68 ans après le congrès de la Soummam du 20 août 1956 dont on célèbre aujourd’hui l’anniversaire, des ossements de martyrs tombés dans les maquis de la région et ailleurs n’ont pas encore de sépulture.

N’ont-ils pas le droit de « reposer en paix »?

En effet, la tombe commune aux abords de la RN25 vers Tizi- Ouzou à la sortie de l’ex Oued-Ksari est  témoin à ce sujet. Ils sont quatre valeureux martyrs tombés dans un accrochage juste dans le maquis qui surplombe les actuels poulaillers communaux de cette municipalité.  » Ils étaient de passage et ils avaient été surpris par les militaires français.  Ils avaient épuisé leurs munitions. Eu égard au nombre impressionnant de soldats,  ils tombèrent au champ d’honneur armes à la main », avait témoigné,  il y a de cela quelques années,  le regretté Moudjahid Rabah Bendif.

Quant au choix de l’endroit où ils furent inhumés,  il avait ajouté qu’à partir de cette placette que le colonel Amirouche de passage dans la région avait prononcé un discours en face de près de 300 djounouds rassemblés sur le lit de l’Oued. Soixante-deux ans après l’indépendance chèrement acquise avec tant de sacrifices, il est temps de leur rendre hommage en déplaçant leurs ossements vers un carré de martyrs de la commune à titre d’exemple vers celui de la  » bataille du six janvier 1959″ où reposent 385 martyrs tombés lors de cette grande bataille pour laquelle la force coloniale a mobilisé 32000 hommes armés jusqu’aux dents et 32 avions de guerre.

On achève bien nos martyrs!

Par la même occasion, il y a lieu de rappeler que deux officiers de l’armée française avaient été capturés vivants suite à des combats corps à corps . Ils s’appellent le lieutenant Chassin( pilote de chasse)  et le sinistre tortionnaire le capitaine Graziani qui torturait les femmes arrêtées à Alger dont Louisette Ighilahriz. « L’hommage qu’on pourra rendre à ces quatre martyrs est de déplacer leurs ossements vers un carré des martyrs où ils auront des tombes comme leurs compagnons de lutte », suggère un fils de Chahid. Dans la même veine, il nous a été donné de trouver à quelques mètres de ce lieu hautement historique, une petite plaque métallique sur laquelle on peut lire  » stade Chahid Amar Mechi ». Le stade communal a été baptisé au nom de ce Chahid depuis des années.

«Heureux les martyrs qui…»

Les usagers de cette route nationale souhaitent que cette plaque sera remplacée par une autre en marbre et le nom de ce valeureux martyr tombé pour l’indépendance du pays sera écrit en lettres  d’or grand format. C’est le seul hommage qu’on lui rendra et celle-ci attirera l’attention de tous ces jeunes qui demanderaient à connaître plus Mechi Amar écrit sur cette plaque métallique sans aucune autre indication.

Le grand martyr Mechi Amar ne mérite-il pas une plaque digne de sa légende ?

Selon nos informations, sa famille aurait sollicité les autorités pour la  remplacer par une plaque digne de ce nom portant le nom du martyr avec des informations sur son engagement dans la révolution .

En vain. «Heureux les martyrs qui n’ont rien vu», est le titre d’un livre écrit par le Moudjahid lieutenant de l’ALN, Bessaoud Mohand Arab, l’enfant de Taguemount l’Djedid , dans la région des Ouadhias, grand militant nationaliste, décédé le premier janvier 2002 à Newport ( Royaume Uni).

A.O

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