Le leader continental des hydrocarbures, Sonatrach franchit un nouveau cap dans le développement de son projet de raffinerie à Hassi Messaoud.Ainsi, le groupe national pétrolier, a opéré un choix stratégique décisif en nouant un partenariat avec les groupes espagnol Técnicas Reunidas et chinois Sinopec, écartant ainsi Samsung et signalant une nouvelle ambition industrielle.
Le coût de la souveraineté
En effet, l’Algérie fait un pas décisif dans sa quête d’autosuffisance énergétique et d’expansion internationale avec le lancement de la construction d’une raffinerie de pointe à Hassi Messaoud. Prévue pour entrer en service en 2027, cette infrastructure stratégique aura une capacité de production annuelle de 5 millions de tonnes de carburant, réparties entre 2,7 millions de tonnes de diesel et 1,7 million de tonnes d’essence. Le coût de ce projet ambitieux est estimé à 4 milliards de dollars.
Ce projet s’inscrit dans une stratégie nationale visant à répondre à la demande croissante en produits pétroliers sur le marché intérieur tout en renforçant les capacités d’exportation. En réduisant considérablement les importations de carburants, cette raffinerie permettra à l’Algérie de devenir un acteur plus compétitif sur les marchés mondiaux.
Positionnement stratégique
Ensuite, le développement de cette infrastructure s’inscrit également dans une vision globale qui ambitionne de positionner l’Algérie comme un leader énergétique sur le continent africain. Ce dynamisme s’inscrit dans un contexte continental marqué par une augmentation des investissements dans le secteur des hydrocarbures.
Selon des prévisions de la plateforme spécialisée Energy Platform, l’Afrique devrait voir ses investissements dans le secteur pétrolier et gazier atteindre 69 milliards de dollars par an d’ici 2030. L’Algérie, aux côtés de pays comme le Nigeria, l’Angola et la Libye, est appelée à jouer un rôle de premier plan dans cette dynamique. Parallèlement, de nouveaux acteurs émergents comme le Sénégal, le Ghana ou encore la Côte d’Ivoire commencent à attirer l’attention des investisseurs.
Une mobilisation financière record
Pour soutenir cette ambition, les autorités algériennes mettent en œuvre une politique d’investissement proactive. Le président Abdelmadjid Tebboune a récemment annoncé des investissements dans le secteur des hydrocarbures dépassant les 39 milliards de dollars sur les quatre prochaines années. En 2023, les investissements énergétiques ont déjà atteint 9 milliards de dollars, en hausse par rapport aux 8 milliards de 2022, selon le ministre de l’Énergie Mohamed Arkab.
Enfin, la raffinerie de Hassi Messaoud représente bien plus qu’un simple projet industriel. Elle est le symbole d’une stratégie nationale visant à sécuriser l’approvisionnement énergétique du pays tout en renforçant son rôle sur la scène énergétique internationale. Grâce à cette nouvelle infrastructure, l’Algérie entend s’imposer comme un acteur incontournable dans un secteur en pleine mutation, où la demande mondiale ne cesse de croître.
Avec des initiatives comme celle-ci, l’Algérie ne se contente pas de répondre aux défis actuels mais anticipe également les besoins énergétiques futurs, consolidant ainsi son statut de puissance énergétique régionale et mondiale.