Située à 11km à l’ouest de la ville de Tizi-Ouzou, la commune de Draa Ben Khedda offre des opportunités importantes.Ainsi, cette ancienne ville coloniale, est connue notamment pour sa zone industrielle, ses champs d’orangers et son marché des fruits et légumes. La ville compte également deux grands hôpitaux l’un dédié à la lutte contre le cancer, et l’autre aux maladies cardiaques.
Une commune à haut potentiel, mais…
En effet, la ville de Draâ Ben Khedda, compte d’importantes entreprises à l’exemple du complexe d’industrie textile spécialisée dans le tissage (ex-Cotitex – Cotonnière industrielle et textile), ouvert dès les premières années de l’indépendance. Actuellement et depuis 2011, le complexe est affilié à l’entreprise algérienne des textiles industriels et techniques (EATIT) et compte un peu plus de 600 travailleurs.
Cette importante agglomération, compte également le complexe de production laitière Tassili (ex-Orlac – Office régional du lait centre) privatisée en 2008, fut créée au début des années 1970, il était considéré comme l’un des fleurons de l’industrie laitière locale et nationale. Elle compte également de nombreuses entreprises privées implantées à la zone d’activité de la ville. Ces avantages font de Draa Ben Khedda une commune riche.
Cependant, la gestion de la ville fait défaut. Il suffit d’ailleurs de sillonner cette ancienne ville pour dresser un constat surtout en matière de déchets. Les alentours du marché sont devenus un dépotoir à ciel ouvert. La nouvelle cité du 05 juillet, qui compte plus de 1000 logements, est dépourvue de moyens. Même pas d’un espace de jeu pour les enfants.
Cette situation n’a pas laissé des comités de quartiers et élus de marbre. Ils ont même organisé une sortie sur le terrain. Dans ce sillage, des élus APC et APW, avec des comités de quartiers ont sillonné la commune pour relever les manquements. Afin de les porter à qui de droit.
Ainsi et Invitée par les comités de quartiers de la ville de Draa Ben Khedda, afin d’exprimer leur désarroi, l’élue APW, Mme Faiza Boukhari, a dressé un constat amer du quotidien des habitants de la ville de l’ex-Mirabeau.
Triste constat !
« La commune de Draâ Ben Khedda devrait être candidate pour un statut de wilaya déléguée. Son passé est bien meilleur que son présent ! », a-t-elle d’emblée regretté, estimant qu’il y a une anarchie totale dans la gestion de la ville. « Constructions illicites, le laxisme, le désordre total, la marginalisation sont les nombreux problèmes que j’ai remarqué, le 28 novembre 2024, lors de ma visite de terrain dans cette commune à l’invitation des comités de quartiers et de village ainsi que de certains élus locaux, où j’ai écouté les préoccupations des citoyens de certains quartiers », a-t-elle expliqué.
Sur ce plan, Mme Boukhari évoquera le quartier populaire de “Moul El Diouan”, qui est une grande agglomération dont les habitants se plaignent « des nombreux câbles électriques de moyenne et haute tension, comme tissés par une araignée, sur leur maison, ce qui nécessite une intervention urgente des services de Sonelgaz pour les déplacer et les retirer des toits ».
Quartier populaire de “Moul El Diouan”: Des câbles polluent l’horizon
Structures sportives : Le néant ou…presque !
L’autre volet évoqué est le sport. Connue pour ses nombreux clubs et écoles de football, Draa Ben Khedda connaît un manque criant en matière d’infrastructures sportives.
Le stade communal Kacli Ali, connaît de nombreux manquement. Il nécessite notamment une réhabilitation et sa dotation en éclairage public dans les plus brefs délais. De même pour le terrain matico situé à proximité. Selon un responsable d’un club sportif interrogé à ce sujet, des poches de terrains situées à côté du stade peuvent être exploitées afin de réaliser d’autre petits terrains maticos, et de permettre ainsi aux nombreux clubs d’en profiter de ce grand espace. « Nous n’avons droit qu’à une heure d’entraînement, deux fois par semaine. Ce qui est vraiment insuffisant car on doit toujours laisser place à une autre école alors qu’avec tout cet espace, on peut créer un pôle sportif ! », a-t-il relevé.
Un immeuble menace ruine !
« Au quartier Mahmoudi se trouve un immeuble, le numéro 5 menacé d’effondrement à tout moment et qui représente un grand danger pour ses habitants, malgré le passage de cinq commissions techniques, mais sans résultats notables », a révélé Mme Boukhari qui, par ce SOS, appelle les pouvoir publics à agir. D’importantes fissures sont constatées sur le bâtiment qui est devenu un réel danger pour ses occupants.
Selon un habitant, R.Mestour, du quartier « en 2021, nous avons alerté les autorités au niveau local, avec des écrits, sur le danger que représente cet immeuble, qui risque de s’effondrer à tout moment ». « Y a même des occupants qui ont quitté leurs maisons car les fissures deviennent de plus en plus importantes ». « Nous avons déposé des courriers à tous les niveaux. Une étude de sol a été faite, seulement ont attend toujours une réponse de l’étude » a expliqué notre interlocuteur, tout en affirmant que le P/APC a été encore une fois saisi pour dégager une commission de wilaya pour faire des expertises approfondies. « Nous avons peur pour nos familles. », a-t-il conclu.
A qui la faute ?
« La commune de Draâ Ben Khedda mérite un hôpital comprenant toutes les spécialités pour alléger l’engorgement et la pression au niveau de la clinique spécialisée », a-t-il relevé avant d’énumérer de nombreux problèmes liés au quotidien des habitants notamment, l’appropriation de plusieurs parcelles de terrain, la réhabilitation de la voie ferrée, l’absence d’une gare pour les passagers auxquels s’ajoute l’absence d’infrastructures publiques et de l’investissement et de projets de développement. En dernier, l’élue s’est demandé qui est « responsable de ce désordre : les élus ou l’administration ? ».
K.T

