Hydrogène : L’« Or vert » de l’Algérie !

Dans un monde où l’urgence climatique sonne comme un appel pressant à la transformation de nos modèles énergétiques, l’Algérie émerge comme une terre de promesses pour la révolution verte de demain.  

Dotée d’un potentiel solaire parmi les plus remarquables au monde, avec plus de 3000 heures d’ensoleillement par an sur la majorité de son territoire, le pays pourrait devenir un acteur incontournable dans la production d’hydrogène vert.

Cette ressource, considérée comme le « pétrole du futur », représente une opportunité unique pour l’Algérie de se réinventer et de passer d’une économie basée sur les hydrocarbures à un modèle énergétique durable, tout en conservant sa position stratégique de fournisseur d’énergie pour l’Europe et au-delà.

L’intérêt croissant des pays européens

En effet, les pays européens ont de plus en plus tourné leur attention vers le Sud méditerranéen comme une réponse potentielle à leurs besoins énergétiques en constante augmentation. Cette dynamique est renforcée par les avancées dans les technologies d’énergie renouvelable, notamment l’hydrogène vert, et plusieurs études viennent confirmer cette orientation.

D’ailleurs, une récente étude collaborative, réalisée par des chercheurs des universités d’Alger, de Blida et de M’sila, a mis en évidence les perspectives de l’Algérie dans le développement des énergies renouvelables, avec un focus particulier sur la production d’hydrogène vert. Intitulée « Advancing green hydrogen production in Algeria with opportunities and challenges for future directions », cette recherche souligne le potentiel impressionnant de l’Algérie dans la transition énergétique mondiale.

Les chercheurs concluent que l’Algérie dispose d’une grande capacité pour produire de l’hydrogène vert, en particulier à partir de l’énergie photovoltaïque, tant dans le nord que dans le sud du pays. Cette capacité est rendue possible par la diversité géographique et climatique du pays, qui combine des zones désertiques fortement ensoleillées et un littoral bénéficiant d’un climat tempéré, créant ainsi un environnement favorable à l’implantation de projets d’énergie solaire.

Le Sud: un atout majeur

L’étude accorde une attention particulière au Sud algérien, où l’ensoleillement est constant tout au long de l’année, permettant ainsi une production d’énergie solaire particulièrement élevée. Les régions comme Tamanrasset et Adrar se distinguent par leurs niveaux de production d’électricité solaire, atteignant respectivement 33,5 GWh/an et 32,9 GWh/an. Ces chiffres traduisent une capacité de production d’hydrogène vert de 679 tonnes/an pour Tamanrasset et 668 tonnes/an pour Adrar.

Bien que le Sud de l’Algérie offre un potentiel solaire nettement plus élevé, les chercheurs estiment qu’il serait également judicieux d’explorer les possibilités de production d’hydrogène vert dans le Nord du pays. En effet, les capacités de production d’énergie solaire dans cette région se rapprochent progressivement de celles du Sud, atteignant 29 GWh/an.

Un autre facteur clé est la disponibilité en eau. Le Nord dispose d’un accès à l’eau de mer et à un réseau de stations d’épuration qui peuvent fournir une eau traitée nécessaire pour l’électrolyse, un élément crucial pour la production d’hydrogène vert. Contrairement au Nord, les ressources en eau du Sud sont limitées et doivent être préservées pour des usages agricoles et autres priorités. De plus, l’Algérie bénéficie d’une capacité de traitement des eaux usées de 1,8 milliard de m³ par an, dont 600 millions de m³ sont actuellement exploités, soit seulement 30 % de son potentiel.

L’infrastructure de transport bien développée du Nord de l’Algérie représente également un atout stratégique majeur. Cette région est non seulement mieux connectée aux réseaux de transport mais elle est aussi plus proche des marchés européens, facilitant ainsi l’exportation d’hydrogène vert. Les chercheurs soulignent que bien que les régions désertiques du Sud aient un potentiel de production plus élevé, le Nord est mieux placé pour assurer une exportation efficace vers l’Europe, en raison de son réseau de transport et de sa proximité géographique avec les marchés cibles.

Une opportunité économique

D’un point de vue économique, l’Algérie pourrait réaliser des gains substantiels grâce à l’exportation d’hydrogène vert vers l’Europe. Selon l’étude, les prix de vente de l’hydrogène vert pourraient atteindre 5,6 dollars par kilogramme. En termes de coût de production, celui-ci varie selon la région : entre 1,68 et 1,70 dollar/kg dans le Sud, et entre 1,92 et 2,70 dollars/kg dans le Nord. Ces coûts sont considérablement inférieurs à ceux observés dans d’autres pays producteurs, comme l’Allemagne (3,11 dollars/kg) et l’Australie (2,94 dollars/kg), renforçant ainsi l’attractivité de l’Algérie comme acteur clé sur le marché de l’hydrogène vert.

En conclusion, cette étude met en lumière l’énorme potentiel de l’Algérie en matière de production d’hydrogène vert, tant pour sa consommation intérieure que pour ses perspectives d’exportation vers l’Europe. Avec des coûts de production compétitifs et des ressources naturelles abondantes, l’Algérie se positionne comme un acteur incontournable de la transition énergétique dans la région méditerranéenne.

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