Affaire Naturgy: L’Algérie menace et l’Espagne joue gros!

Estimated read time 3 min read

Par RAMDANE BOURAHLA

L’Algérie ne compte pas se laisser faire dans ce qu’il convient désormais de l’appeler “l’affaire Naturgy” du nom du fournisseur de gaz espagnole et surtout qui détient 49% du gazoduc Medgaz et les 51% restant détenus par le groupe Sonatrach.

Ainsi, ce groupe gazier espagnol envisagerait de céder une partie de ses actions à une entreprise d’un pays arabe, dont les relations sont extrêmement tendues, voire franchement hostiles envers l’Algérie.

Alger averti indirectement Madrid!

En effet, ce lundi 6 mai 2024, l’agence Reuters, dont le sérieux et la crédibilité ne sont plus à démontrer, a cité “une source proche du dossier”, laquelle a indiqué que l’Algérie est “prête à mettre fin” au contrat de livraison de gaz la liant à cette entreprise espagnole et par ricochet, fermer littéralement les vannes vers la péninsule ibérique.

Il faut dire que cette tentative d’OPA par le pays arabe en question, ne date pas d’hier. Depuis janvier dernier, plusieurs rapports médiatiques soulignent que le groupe Naturgy était dans le viseur d’une pétromonachie du golfe, afin qu’elle rentre “en force” dans le capital de la société ibérique.

10 milliards de dollars sur la table

D’ailleurs, en mars dernier, le quotidien espagnol El-Pais, avait annoncé qu’une délégation de ce pays arabe, s’était rendue au siège de Naturgy, dans le but de tenter une OPA “hostile” en mettant plus de 10 milliards de dollars sur la table, pour rentrer dans le capital de cette entreprise à hauteur de 41%. Si cet État arabe dont l’hostilité envers l’Algérie est évidente, venait à acquérir les actifs de Naturgy, il serait en mesure d’exercer des pressions sur l’Algérie. Une scénario inconcevable pour Alger, d’où les menaces formulées par la source citée par Reuters.

Toutefois et à l’époque, le gouvernement espagnol s’en est mêlé en y apportant son “véto” par le truchement de la Commission nationale du marché des valeurs mobilières, un organisme de régulation indépendant rattaché au secrétaire d’État à l’économie et au soutien aux entreprises du ministère des affaires économiques.

Le jeu n’en vaut pas la chandelle pour Madrid

Pourquoi? Eh bien, Naturgy est en partie détenue par un Fond d’investissement espagnol et de ce fait, ses actifs dépendent de l’Etat espagnol et ce dernier, ne veut surtout pas perdre son plus gros fournisseur en gaz naturel, qui est l’Algérie.

En effet, notre pays, faut-il le souligner, a vendu à l’Espagne 94 872 Gwh de gaz naturel et 21 410 Gwh de GNL en 2023, ce qui classe l’Algérie en pôle position en matière de d’exportation de gaz vers la péninsule ibérique, devant les États-Unis.

Si d’aventure, Madrid décidait de donner son aval à cette cession, elle irait irrémédiablement vers une autre crise avec Alger et à la clé une suspension pure et simple de son approvisionnement régulier en gaz naturel et gaz naturel liquéfié(GNL).

De ce fait, il est peu probable que l’Espagne prenne ce risque, d’autant plus que le gouvernement Sanchez, est en pleine phase de “dégel” avec l’Algérie, après son geste “inamical” sur le dossier du Sahara occidental.

R.B

You May Also Like

More From Author

+ There are no comments

Add yours