C’est sous un doux soleil printanier que les habitants de Ghardaïa, de Berriane, de Metlili, de Guerrara et de toutes les contrées de cette vaste wilaya de Ghardaïa ont accueilli ce lundi 31 mars 2025, l’Aïd El Fitr.
Fête importante pour le monde musulman, marquant la fin du Ramadhan, appelée aussi par la vox populi « Aïd Esseghir » ou petite fête par opposition à « Aïd El Kebir » ou grande fête, elle est célébrée le premier jour du mois de Chouwal.
Une «marrée blanche»
En effet, dès les premières heures de la matinée, à l’appel des muezzins, des milliers de fidèles se sont dirigés vers les mosquées, les lieux de prières et les nombreuses « Moussala » de la région, pour accomplir la prière de « Salat El Aïd » avant de s’échanger mutuellement les vœux de l’Aïd.
Les fidèles vêtus presque tous et tout en blanc, l’immaculée couleur blanche, symbolisant la pureté, est dominante contrastant avec la couleur ocre, spécifique aux régions du sud.

Ceci dit, en cette première journée de fête, la joie et la convivialité étaient partout présentes parmi la population de cette féerique et hospitalière région. Ce sont surtout les enfants qui ont mis du baume au cœur des adultes avec leur joie innocente et leur soif de vivre dans le bonheur. Et ils ont été nombreux les enfants à sortir dans leurs quartiers respectifs avec leurs beaux habits neufs « dévalisant » les magasins de jouets et s’offrant à satiété des friandises de toutes sortes.
« Qu’ils sont beaux avec leurs sourires innocents » dit un marchand de sucreries à Sidi Abbaz, qui ajoute « je reconnais que c’est une journée fructueuse en termes de chiffre d’affaires. Mais je vous jure que rien que pour ces enfants et tout ce qu’ils m’apportent comme bonheur et espoir, je suis prêt à ouvrir tous les jours. Je ne suis pas désigné par la direction du commerce pour assurer une permanence, mais étant le seul dans le quartier à vendre des friandises et des jouets, je ne pouvais me permettre de décevoir tous ces enfants qui me le rendent bien. ».
Une ambiance de fête !
À Theniet El Makhzen, quartier populeux et populaire, quelques vendeurs informels, en plus des magasins astreints par la permanence, étalent leurs fruits et légumes à des prix raisonnables, à la grande joie des habitants. Mais ici, comme dans le centre-ville, du côté de la place de l’Andalousie, de l’avenue Émir Abdelkader ou du boulevard Didouche Mourad, mais aussi et surtout sur la grande Esplanade du 1er Mai, c’est « le royaume des enfants.

Avec des ballons, des jouets ou des sachets de bonbons et de chips, ils sont des centaines à se lâcher au grand bonheur de leurs parents qui les surveillent sans les déranger dans leur joie indescriptible. « Ils sont le soleil de l’Algérie. Ils doivent être protégés en tout lieu et en toutes circonstances. Ce sont eux l’avenir de notre pays. Nous avons le devoir de bien les éduquer et leur instruire le Ba ba du vivre ensemble et du respect d’autrui. C’est de notre responsabilité à nous autres adultes, mais pas seulement. L’école a un rôle fondamental dans l’éducation des enfants pour en faire des citoyens de la république », affirme, Mohsen, un enseignant universitaire, résidant du quartier de Hadj Messaoud, qui ne quitte pas des yeux ses deux bambins qui s’éclatent au milieu d’une nuée de gosses, tout aussi beaux les uns que les autres.
La sécurité règne!
Il faut aussi souligner la présence, aussi discrète que faire se peut, du dispositif de sécurité pour cette fête même si on s’aperçoit que le nombre d’hommes en tenues a été aisément remplacé par d’autres en civil qui s’intègrent parfaitement dans la population sans aucune gêne, bien au contraire.
« C’est ce sentiment de sécurité qui m’a poussé à faire sortir mes enfants aujourd’hui, même si leur père, retenu par son travail dans une base pétrolière, est absent. Depuis quelques jours je suis très confiante et j’adhère parfaitement aux dernières mesures de sécurité adoptées pour notre région. Elles ne sont en rien contraignantes. J’aimerai que mon pays vive le calme, la sécurité et la sérénité » déclare une dame cadre dans une administration publique locale.
Même, s’il est vrai, que la circulation automobile est loin d’être celle que l’on connaît d’habitude à Ghardaïa, beaucoup de gens circulent en famille pour aller rendre visite à leurs proches.
Les espaces de loisirs font défaut
Mais hélas, le lieu qui était chaque année, lors de toutes les fêtes et les vacances le plus visité, reste incontestablement le parc d’attraction « Oasis Kid’s », unique en son genre à des centaines de kilomètres à la ronde, surplombant du haut de son promontoire la ville de Ghardaïa, un lieu magique pour les enfants où ils sont les « Rois et Reines » a été subitement fermé et complètement démantelé pour d’obscures raisons administratives.
Dommage pour les enfants car c’était, comme nous l’avons précédemment dit et nous n’aurons de cesse de le répéter, le seul lieu où ce sont les enfants qui emmènent leurs parents et non le contraire.
Malgré tout, et même privés par les adultes de votre petit paradis ludique, jouez, chantez, dansez, enfants d’Algérie, votre beau et grand pays vous protège. Prenez en soin, plus tard.