Dans une démarche visant à consolider son rôle clé de fournisseur de gaz pour l’Europe, l’Algérie a attribué cinq licences d’exploration à des géants énergétiques, dont TotalEnergies, Eni et Sinopec, dans le cadre de l’appel d’offres « Algeria Bid Round 2024 ».
Ainsi, cette initiative s’inscrit dans l’objectif national d’augmenter la production gazière à 200 milliards de m³ par an d’ici 2029, contre 106 milliards actuellement.
Des « résultats remarquables»
En effet et selon des données consultées par Energy Platform (basée à Washington), cet appel d’offres vise à développer 700 milliards de mètres cubes de gaz et près de 560 millions de barils de pétrole brut.
Samia Charikhi, directrice de la gestion des ressources minières et des hydrocarbures à l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), a souligné que le premier appel d’offres international pour l’exploration pétrolière et gazière en Algérie, baptisé « Algeria Bid Round 2024 », a affiché des résultats remarquables.
Elle a indiqué que cet appel d’offres a généré un investissement minimum de 936 millions de dollars, dont 533 millions destinés à l’exploration et 403 millions alloués au développement.
Réserves pétrolières et gazières en Algérie
Les données révèlent un renforcement significatif des réserves algériennes, qui comprennent notamment :
- 330 milliards de m³ de gaz naturel
- 349 milliards de m³ de gaz associé
- 562 millions de barils de pétrole
Charikhi a affirmé que cet appel d’offres reflète un intérêt international croissant et un retour de confiance dans le marché énergétique algérien, ouvrant la voie à une croissance économique, à la création d’emplois et à un engagement en faveur du développement durable.
Elle a attribué le succès de « Algeria Bid Round 2024 » à plusieurs facteurs, notamment les réformes engagées par les autorités publiques, la demande mondiale et les opportunités économiques, marquant ainsi un tournant positif pour le secteur énergétique algérien.
La réforme de la loi sur les hydrocarbures saluée
Mme Charikhi a salué les réformes gouvernementales visant à améliorer le climat des investissements en Algérie, particulièrement dans le secteur énergétique. Elle a mis en avant le rôle de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, qui a rendu le cadre plus attractif pour les entreprises étrangères grâce à des avantages fiscaux, une meilleure régulation et un partage équitable des profits.
Lors de son intervention sur la Radio Algérienne, elle a révélé que des compagnies internationales sont revenues investir en Algérie après une absence de dix ans, soulignant les résultats encourageants des appels d’offres lancés sous ce nouveau cadre juridique.
Elle a également insisté sur l’importance de diversifier les partenariats entre les marchés asiatiques et européens, réduisant ainsi la dépendance économique et renforçant la position de l’Algérie dans les négociations.
Les entreprises retenues
Sur les 6 zones mises en concurrence, 8 entreprises internationales ont remporté des contrats d’exploration, couvrant 5 sites :
- Ahara – wilaya d’Illizi : Attribué au consortium QatarEnergy et TotalEnergies.
- Reggane 2-wilaya d’Adrar : Remporté par Eni (Italie) et PTTEP (Thaïlande).
- Zerafa 2 -bassin d’Ahnet-Gourara : Attribué à Sinopec (Chine).
- Toual 2 -bassin de Berkine : Accordé à ZhenGas (Autriche) et Viarada (Suisse).
- Guern EL Guessa 2 – bassin de Gourara-Timimoun : Attribué à Sinopec (Chine).
En revanche, aucune offre n’a été soumise pour la zone «EL M’zaid El Kebir» (bassin de l’Oued Mya)
Perspectives économiques
Ce succès marque le début d’une nouvelle stratégie énergétique pour l’Algérie, axée non seulement sur l’augmentation de la production, mais aussi sur l’extension des réserves confirmées. Samia Charikhi a conclu en soulignant que ces explorations renforceront la confiance des marchés envers l’Algérie, qui a toujours honoré ses engagements envers ses partenaires étrangers tout en répondant à la demande intérieure croissante en énergie. Une nouvelle ère s’ouvre pour le secteur des hydrocarbures algérien, avec des retombées prometteuses pour l’économie nationale.
 


