Dans une interview accordée au quotidien français L’Opinion, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a mis en relief l’excellence des relations algéro-italiennes, marquées par des partenariats stratégiques grandissants.
Au cours de cet entretien, le chef de l’État a détaillé les perspectives prometteuses de coopération économique entre les deux pays, tout en insistant sur la nécessité impérieuse de revoir l’accord d’association liant l’Algérie à l’Union européenne.
Contrairement à certains différends avec d’autres pays européens, l’Algérie entretient des liens solides et de confiance avec l’Italie. Le président a souligné que les relations avec la droite radicale italienne sont excellentes, précisant qu’il n’y a pas de contentieux, qu’ils soient mémoriels ou autres. Il a salué l’Italie comme un partenaire de longue date, en rappelant les contributions décisives d’Enrico Mattei, fondateur de l’ENI, pour l’essor du secteur énergétique algérien.
L’Italie, un « ami fidèle »
Dans cette dynamique, le président a rappelé que pendant la décennie noire, l’Italie a fait preuve de solidarité, notamment en maintenant ses liaisons aériennes avec Alger malgré la pression exercée par l’Europe pour suspendre les vols. L’Italie a également soutenu financièrement l’Algérie en ouvrant une ligne de crédit de 13 milliards de dollars. Aujourd’hui, sous la direction de Giorgia Meloni, l’Italie poursuit son renforcement économique en Algérie, notamment à travers le Fonds Mattei pour l’Afrique, où l’Algérie est le principal contributeur.
Le président a également abordé la question de la révision de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne, signé en 2005. Selon lui, cet accord ne correspond plus aux ambitions économiques actuelles de l’Algérie. En 2005, le pays n’avait pas encore une industrie autre que celle des hydrocarbures. Aujourd’hui, l’industrie algérienne est bien plus diversifiée, notamment avec un secteur de l’électroménager en pleine expansion. De plus, l’agriculture génère aujourd’hui 37 milliards de dollars par an, et l’Algérie exporte des produits agricoles vers la Tunisie, la Mauritanie et le Moyen-Orient.
Pour accompagner cette croissance, l’Algérie souhaite que ses produits agricoles et son acier bénéficient d’un accès privilégié au marché européen. Une révision de l’accord d’association permettrait de stimuler les exportations et de renforcer les liens économiques entre l’Algérie et l’Europe.
