Réunis ce samedi 6 décembre 2025 à Illizi, les chefs de tribus et notables d’Amgharen In Toussatine, dans la région de Tassili n’Azger, ont tenu une rencontre exceptionnelle dont l’objectif aurait été de faire barrage à certains mouvements séparatistes qui tentaient de s’organiser dans l’ombre.
Ainsi et dans un climat empreint de responsabilité collective, les représentants des tribus ont rappelé leur attachement indéfectible à l’unité nationale et à l’État algérien, ainsi qu’aux institutions républicaines dont l’Armée nationale populaire, héritière de l’Armée de libération nationale.
Reconnaissance unanime de l’autorité traditionnelle légitime
En effet, au cœur des décisions prises, les tribus présentes ont réaffirmé que le seul détenteur légitime de l’autorité traditionnelle est le Haj Bakri Ghouma Ben Ibrahim, reconnu « Aménokal n’Azger » et dépositaire des coutumes ancestrales. Cette position, selon le communiqué final, découle d’un consensus historique et immuable qui régit les structures sociales touarègues depuis des siècles.
Les participants ont ainsi rejeté catégoriquement la tentative récente visant à imposer un prétendu « Amghar n’Azger », qualifiée de « démarche illégale, étrangère aux traditions et dangereuse pour la stabilité locale ». C’est pourquoi, ils ont averti que toute initiative visant à contourner la légitimité coutumière pourrait entraîner des conséquences graves pour la sécurité et la cohésion sociale de la région.
Un refus clair des manœuvres de division
Les 41 chefs et notables ayant pris part à la réunion ont exprimé leur rejet absolu de ce qu’ils appellent une « tentative de créer une légitimité parallèle », mettant en garde contre des discours enjolivés prétendant œuvrer pour « le rassemblement », alors qu’ils sont, selon eux, instrumentalisés pour couvrir des dépassements menaçant l’unité des tribus et obéissant à des agendas extérieurs.
Pour eux, le véritable rassemblement ne peut s’opérer qu’au sein du cadre institutionnel de l’État algérien, sous le respect des lois et des traditions ancestrales, et non à travers des initiatives improvisées cherchant à exploiter une conjoncture sensible.
Appel à renforcer le Conseil d’Amgharen In Toussatine
Les tribus ont validé le principe de mettre à jour le Conseil d’Amgharen In Toussatine, en incluant l’ensemble des tribus alliées et résidentes de Tassili n’Azger, et ce sous la supervision directe de l’Aménokal. L’objectif est de consolider l’unité de décision, garantir une représentation équilibrée et prévenir toute tentative de manipulation extérieure.
Une solidarité transfrontalière saluée
Les intervenants ont également salué les positions « franches et fraternelles » exprimées par des notables touaregs de Libye, qui ont eux aussi désapprouvé ces tentatives de déstabilisation. Ils ont rappelé que les liens historiques et sociaux unissant les populations du vaste espace touareg ont toujours constitué un facteur de stabilité, et non un terrain à exploiter pour attiser des tensions à caractère tribal ou pour servir des agendas étrangers.
Une affaire de « tazkiya » contestée
Pour rappel, cette réunion intervient après l’annonce controversée, en octobre dernier, de la prétendue « tazkiya » de Hussein Ben Kelala Ben Mohamed comme nouvel « Aménokal ». Une déclaration rapidement démentie par Ghouma Bakri Ben Ibrahim, qui a dénoncé « une manipulation dangereuse » et une violation flagrante des règles admises.
Le notable avait rappelé que les rencontres organisées récemment l’ont été sans aucune autorisation légale, ce qui constitue une infraction en soi, et que des « tazkiyas fabriquées » avaient été utilisées pour tromper l’opinion publique. Il a mis en garde contre l’exploitation politique ou électorale des structures tribales.
Alerte générale : vigilance et protection de la stabilité
Par ailleurs, les participants ont exhorté les habitants de la région à faire preuve de vigilance et à préserver le climat de paix sociale, face à des initiatives jugées dangereuses pour la stabilité nationale. Les tribus d’Azger ont réaffirmé que « l’Algérie et Azger constituent une ligne rouge », tout en soulignant que la cohésion des tribus et la pérennité de leurs traditions sont au-dessus de toute considération personnelle ou politique.
Un appel aux plus hautes autorités de l’État
En conclusion, les notables et chefs présents ont lancé un appel solennel aux hautes autorités du pays, et particulièrement au Président de la République, Chef suprême des forces armées, afin d’intervenir et de mettre un terme à ces agissements « menaçant la sécurité nationale et la stabilité de toute la région ». Selon eux, la protection de l’unité nationale et de la légitimité coutumière passe par une action ferme, permettant de préserver l’autorité de l’État et l’équilibre social d’une région stratégique et historiquement paisible.

