La polémique autour de l’allocation touristique en Algérie ne cesse de prendre de l’ampleur. Entre crainte de suppression, durcissement de la Banque d’Algérie des conditions d’octroi et « révélations » sur la fraude inhérente à cette prime, ce dossier est plus que jamais d’actualité.
Ainsi et dans le but d’éclaircir les choses et tenter de rassurer l’opinion publique, le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie, M.Mohamed Benbahane, était ce jeudi 18 décembre 2025, l’hôte de la Chaîne Une. Lors de cet entretien, ce responsable est revenu sur les conditions et motivations ayant conduit cette institution financière à « serrer la vis » au sujet de cette allocation touristique.
Un « mode opératoire » bien huilé
En effet, pour M.Benbahane, depuis l’instauration de ce droit au voyage, une certaine catégorie de citoyens ont « profité des largesses de l’État », afin de s’adonner selon ses dires au « trafic de devises ». Selon l’intervenant, les services de sécurité au cours de leurs investigations, ont mis en lumière le « mode opératoire » de réseaux criminels recourant au «fractionnement» des montants autorisés, en mobilisant plusieurs voyageurs pour transférer, de manière d’apparence légale, des devises vers l’étranger, avant de les regrouper hors du territoire national. « Nous avons constaté des comportements inadmissibles de certaines personnes indélicates qui bénéficiaient de manière illicite de ce droit de change, avec le concours de tierces parties », a-t-il déploré.
La Banque d’Algérie siffle la « fin de la recrée»
En outre et selon le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie, ces « fraudeurs » ont mis en place «des voyages fictifs», en établissant des «déclarations de change mensongères» et ayant recours à des « «prête-noms», le tout avec l’objectif de contourner la réglementation et bénéficier indûment de cette prime de voyage. Devant ce qu’il a qualifié de « graves dérives», le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie note que cette dernière, s’est retrouvée dans l’obligation d’intervenir. « La Banque d’Algérie est intervenue pour la première fois en août dernier, à travers un communiqué mettant en garde contre les infractions à la réglementation régissant l’octroi du droit de change de 750 euros », a indiqué l’invité de la radio.
« Protèger les intérêts de l’État »
Pour lui, il fallait « à la Banque d’Algérie qui défend l’intérêt et protège l’économie du pays, intervenir et assurer une meilleure régulation et clarification de l’opération ».
Enfin, l’invité de la Chaîne Une, a rappelé que désormais, la Banque d’Algérie exige des banques associées au droit de change que règlement de la contrevaleur en dinars du montant en devises doit être effectué exclusivement par des «moyens scripturaux» émis par les banques , tels que la carte CIB, le chèque bancaire ou tout autre instrument scriptural autorisé. « Les paiements en espèces ne sont plus admis», a-t-il conclu.