Après des années d’errance, à la limite de l’agonie, le cinéma algérien va-t-il connaître un second souffle ? C’est du mois ce que préfigurent les assises nationales sur le cinéma, organisée, hier, dimanche 19 janvier 2025, au niveau du Centre international de conférences (CIC) Abdelatif Rahal, à Alger.
Présidées par le chef de l’État, M. Abdelmadjid Tebboune, ces assises, se veulent un « socle » solide et viable, pour la relance de l’industrie cinématographique nationale, laquelle est restée au stade végétatif depuis plus de trois décennies.
Ainsi et à cette occasion, le président de la République, lors de son discours d’ouverture, a signifié que cet événement est l’occasion idoine pour les professionnels du secteur, au même titre que les créateurs et intellectuels dans le domaine de l’industrie cinématographique, de partager leurs expériences, visions et conceptions, afin de redynamiser ce secteur.
Instance nationale du Cinéma : Le « feu vert » de Tebboune
En effet, le président Tebboune, lors d’un discours prononcé devant tout le « gratin » du cinéma algérien en particulier et le monde des Arts en général, a fait savoir que l’État est disposé à accompagner toute proposition visant à la création d’une instance nationale élue chargée de la gestion du cinéma. « Nous n’avons aucune objection à ce que vous créiez une instance nationale élue chargée de la gestion du cinéma, vous êtes libres de proposer les recommandations que vous voulez à l’issue des assises nationales », a-t-il affirmé. L’orateur, a également souligné que cet « engagement total » de l’État en faveur de la relance du cinéma national, comprend les chapitres financiers et artistiques. « Vos projets auront le soutien financier nécessaire, la liberté absolue dans la création artistique à l’exception de ce qui porte atteinte à l’Algérie », a annoncé le président Tebboune.
La formation artistique financée
En outre et abordant le volet de la formation dans les métiers des arts et la production cinématographique, le président de la République, s’est engagé à ce qu’à l’avenir, ces formations soient prises en charge par l’État et plus particulièrement le ministère de la Culture. « Nous sommes prêts à financer des programmes de formation dans des métiers liés à l’industrie cinématographique à l’intérieur et à l’extérieur », a-t-il tenu à préciser. Le président Tebboune a appelé aussi les différents acteurs participant à ces Assises « à définir les contours de l’avenir du cinéma algérien, à travers des idées et des visions novatrices qui feront de cette industrie un miroir culturel reflétant la personnalité algérienne et l’identité nationale ». Et d’enchaîner « L’industrie cinématographique en Algérie se développera et puisera son rayonnement des fondements du pays de la résistance », a-t-il souligné. « Il est grand temps pour la culture d’être le couronnement de ce progrès et de cette nouvelle dynamique de développement que vit l’Algérie », a soutenu le premier magistrat du pays.
La « pique » de Tebboune à la France
Le président de la République a également annoncé l’ouverture des investissements dans le domaine de la construction de salles de cinéma. Il a affirmé que l’État s’engagera à garantir le foncier et le financement pour les investisseurs. Le chef de l’État a rappelé que le cinéma algérien, autrefois fleuron du pays, a besoin d’un nouvel élan.
Par ailleurs, le président Tebboune, a brièvement abordé la crise politique aiguë entre l’Algérie et la France, sans toutefois la citer. Ainsi et au détour d’un passage sur la glorieuse histoire du cinéma national, le chef de l’État, lancera « il y a ceux qui cherchent des moyens multiples pour traiter avec l’Algérie, à ceux là, nous disons : vous méconnaissez l’Algérie, elle n’a besoin, en fait, que d’Allah et de ses enfants ». En définitive, ces assises traduisent tout l’intérêt que porte l’État à la culture, en premier lieu, et à l’activité audiovisuelle. D’ailleurs, le conférencier n’a pas manqué d’appeler les différents acteurs participant à ces assises « à définir » les contours de l’avenir du cinéma algérien.