« C’est une véritable razzia opérée cette année par les filles sur le baccalauréat 2025. À Ghardaïa, plus des deux tiers des lauréats sont des filles et pratiquement toutes les premières places à travers les dix (10) commune de la wilaya ont été raflés par des filles » nous annonce, ébahi, un cadre de la direction de l’éducation de la wilaya de Ghardaïa, mais sans pouvoir (ou vouloir) nous donner un chiffre exact.
Ainsi et selon le même cadre, la wilaya de Ghardaïa enregistre un fort taux de réussite auprès de la gent féminine, laquelle serait plus studieuse et déterminée à décrocher son précieux sésame pour le Campus. « Depuis une décade, et les chiffres sont là pour le confirmer, le taux de réussite des filles par rapport aux garçons augmentait substantiellement d’année en année. Déjà l’année passée les filles ont surpassé de loin les garçons au nombre de réussites, mais cette année c’est pratiquement la razzia, écrasant tous les chiffres, tant elles ont copieusement dominé l’épreuve et ce dans toutes les matières » ajoute le même cadre.
Un « girl power » indéniable !
En effet, au vu des résultats affichés, il n’y a aucun doute, les filles sont entrain d’imprimer leur suprématie sur les études, tous paliers confondus et dans toutes les filières. « Elles ont tout « trustées » à travers le territoire national et c’est amplement mérité car elles se donnent à fond pour leurs études et voilà le résultat. Les garçons, s’ils veulent réussir dans leurs études, seraient bien inspirés de prendre exemple sur le sérieux et la perspicacité des filles. Le sérieux et le travail sont la base de toute réussite et les filles l’ont bien compris » nous déclare un avocat bien connu sur la place de Ghardaïa.
Son confrère l’appuie en nous révélant que « moi, j’ai deux filles et deux garçons, eh bien malgré tous nos efforts, leur mère, qui d’ailleurs est enseignante de lettres, et moi, les deux garçons sont en échec scolaire alors que les deux filles sont arrivées aux bancs de l’université. Comment l’expliquer ? Je ne sais pas, c’est aux pédagogues, aux sociologues et, peut-être aussi aux psys de nous donner une explication rationnelle. »
Une « suprématie » qui agace certains…
Un directeur d’une banque publique de Ghardaïa, qui a souhaité garder l’anonymat, nous raconte une anecdote avec un candidat venu concourir pour une poste de chargé d’études au niveau de cette banque « un jour nous avons lancé un concours pour le recrutement de deux chargés d’études pour les services juridiques et crédit. Une trentaine de candidats envoyés par l’ANEM se sont présentés. Il y avait deux fois plus de garçons que de filles Et ils ont concourus ensemble, le même jour et au même endroit. Et donc à part l’entretien qui se fait sur place avec le directeur, la correction des copies se fait au niveau central, à Alger”, a-t-il raconté. Et d’ajouter “ Quelques jours plus tard, le résultat est arrivé et ce sont deux filles qui ont été retenues au niveau central. Et ne voilà-t-il pas qu’un des candidats, un voisin de quartier, pas content du choix de ces deux filles, m’apostrophe devant chez moi et me lance « partout vous ne placez que des filles, il ne vous reste que le poste de président de la république, mettez Louisa Hanouna et qu’on en finisse. »
Puisqu’elles le valent bien…
Pour un enseignant universitaire, « Chez nous, les femmes sont entrain de s’installer à tous les postes de responsabilités. Elles occupent ces postes au mérite et assument pleinement leurs responsabilités. Les femmes d’aujourd’hui ne sont pas celles d’hier, qui étaient contenues dans des postes dans l’enseignement ou la santé. Non, aujourd’hui, elles ont gravi tous les échelons et voient très haut. Elles sont pilotes dans le civil et dans l’armée, ministres, walis, sénatrices, députées, dans les rangs des services sécurité tous corps confondus, des chefs d’entreprises, dans le domaine de la recherche scientifique, dans l’enseignement universitaire etc …. C’est dire qu’elles ont réussi à ouvrir toutes les portes qui étaient jadis le domaine exclusif des hommes. » Puis sur presque un murmure, il lâche « de toutes manières si le monde est gouverné par des femmes, il ne se portera que bien mieux, car la femme donne la vie, éduque et n’aime pas les guerres. Avec elle, l’humanité vivra en paix. »