Bejaia: L’insalubrité en maîtresse des lieux  

De l’aveu même des responsables du ministère de la Santé publique, le manque d’hygiène et l’insalubrité, sont des facteurs non négligeables dans l’apparition de certaines maladies tels que la pédiculose, la gale et le choléra.

La wilaya de Bejaïa et son chef-lieu ( 220 kilomètres à l’est d’Alger) , est loin d’être un modèle du genre. Pis encore et comparativement à certaines wilayas limitrophes, notamment Sétif, Bouira ou encore Jijel, Bejaïa reste irrémédiablement sale ! Les exemples pour illustrer ce désastre sanitaire, ne manquent malheureusement pas.

Des ordures à perte de vue! 

En effet, les rues, ruelles et mêmes les grands boulevards du chef-lieu sont jonchés d’immondices. Partout les déchets s’accumulent, les citoyens sont agressés de toute part, encerclés par les immondices, dans tous les coins de rue, dans chaque cité, même les espaces de détentes sont assaillis par ce fléau. Les exemples de cette dégradation alarmante de l’hygiène sont malheureusement innombrables.

Au niveau du chef-lieu de la wilaya et dans des quartiers populeux et populaires, comme la cité CNS, Ihhedaden, cité Sghir, la cité Tobal, comme dans les quartiers les plus huppés, comme les Oliviers ou Sidi Ahmed, aucun espace n’échappe à l’insalubrité. Idem à travers les grandes artères de la ville, le même schéma se reproduit, les mêmes scènes se dupliquent, mégots de cigarettes, gobelets en plastique et autres emballages alimentaires, forment un tableau des plus noirs.

C’est le cas de la grande rue de la Liberté. pourtant censée être un faire-valoir de Bejaïa. Ces avenues sont inondées de détritus en tous genres. On retrouve le même schéma du côté des communes de Sidi Aich, Akbou, Tichy et Aokas, pour ne citer que celle-ci. Mais à partir de ce constat, une question s’impose : À qui incombe la faute de ce drame ? Eh bien, c’est une responsabilité collective.

Les citoyens, tout comme les services municipaux, ont leur part de responsabilité. Ainsi et de l’aveu même de la direction de l’environnement locale, certains P/APC font de l’hygiène publique le cadet de leur souci. 

Un imbroglio administratif à l’origine du blocage

 

D’ailleurs, au niveau de la ville de Bejaïa, c’est un véritable imbroglio qui s’est créé au tour de la création, puis le gel de l’établissement à caractère industriel et commercial (EPIC) « Bougie Provert», qui devait initialement prendre la gestation des déchets ménagers de la ville de Bejaïa.

Ainsi et selon M. Moulas Kada, élu à l’Assemblée populaire de wilaya ( APW) de Bejaïa, qui s’est exprimé sur la page Facebook : Bejaïa soit l’observateur, la situation sanitaire y est qualifiée de « critique » et cet édile accuse le maire de Bejaïa d’avoir « saboté » ladite EPIC.

En effet et d’après M. Moulas, en 2020, le wali de Bejaïa avait signé et approuvé un arrêté communal portant sur la création d’une Epic chargée de la collecte des déchets. Ensuite, et après avoir entrepris les démarches administratives nécessaires, toujours selon M. Moulas, un directeur de l’EPIC a été désigné et installé dans ses fonctions. Le 3 janvier 2021, poursuit l’élu de l’APW de Bejaïa, ledit directeur avait élaboré un plan de travail et une feuille de route visant la collecte et tri des déchets ménagers de la ville.

« C’est le 15 juin 2022 que la situation a commencé à se compliquer. Au moment où l’actuel maire de Bejaïa, de limoger le désormais ex-directeur de l’EPIC », indique M. Moulas et d’asséner: « sans la moindre raison valable et apparente. Personne ne sait, pas même le wali, pourquoi le P/APC de Bejaïa, a limogé ce directeur ».

Pour l’élu de Bejaïa, cette décision du maire de Bejaïa est « illégale » et « ne répond à aucune logique ». Il en veut pour preuve l’article 04 du contrat signé entre l’APC de Bejaïa et l’Epic communal, lequel stipule qu’il faudrait un préavis de six mois. «  Lorsque la rupture du présent contrat intervient pas le président du Conseil d’administration ( maire, ndlr), ce dernier, est tenu d’informer l’intéressé par écrit ( …) six mois avant au maximum », est clairement mentionné dans ledit contrat arboré par M. Moulas.

Actuellement, l’affaire est pendante devant la justice, explique M. Moulas, puisque l’ex-directeur a porté plainte pour licenciement abusif. En attendant, les bougiottes sont littéralement encerclés par les déchets ménagers et la ville de Bejaïa, a des allures de Naples du temps où elle était sous l’emprise de la mafia et son puissant syndicat des éboueurs.

À titre indicatif, une enveloppe de 37 milliards de centimes a été allouée à cette EPIC afin d’acquérir 17 bennes-tasseuses en attendant l’adoption de son budget de fonctionnement pour qu’il puisse être concrètement opérationnel. Un cahier des charges a, à cette effet, été déposé au niveau de la commission de wilaya des marchés. Tous ces efforts et moyens, ont été réduits à néant à cause de cet imbroglio administratif. 

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