Une vague d’intoxication alimentaire collective a secoué, depuis jeudi midi, la commune d’El Birine, relevant de la circonscription administrative d’Aïn Oussara, dans la wilaya de Djelfa.
Plus de 180 personnes ont été touchées après avoir consommé des pâtisseries « mille-feuille » dans plusieurs cafés du centre-ville. Les autorités sanitaires et administratives sont en alerte.
D’après des sources médicales concordantes, le bilan s’est alourdi à 183 cas ce vendredi matin, après un premier décompte de 100 patients jeudi en fin de journée. Les personnes touchées, âgées entre 12 et 65 ans, dont cinq femmes, ont afflué en nombre vers l’hôpital de 60 lits, la polyclinique Znikhri Aissa et le service des urgences médicales Yahia Yahia.
Des scènes chaotiques dans les établissements de santé
L’afflux massif a mis à rude épreuve les structures hospitalières locales. Selon des témoignages recueillis sur place, certains patients ont été installés sur des chaises, faute de lits disponibles, tandis que des proches ont été contraints de tenir les poches de sérum eux-mêmes, dans une ambiance tendue et saturée. Ce vendredi matin, trois malades restaient en observation, tandis que la majorité avait pu quitter l’hôpital après avoir reçu les soins nécessaires.
Les premiers symptômes – vomissements, diarrhées aiguës, douleurs abdominales et nausées – sont apparus quelques heures après la consommation des pâtisseries incriminées. Selon plusieurs témoignages concordants, le « mille-feuille » suspect aurait été distribué à plusieurs établissements de la commune sans respect des règles élémentaires de conservation.
Une chaîne d’approvisionnement sous surveillance
L’enquête, toujours en cours, s’oriente vers un distributeur installé dans la commune d’Aïn Boucif, dans la wilaya de Médéa, à 27 kilomètres d’El Birine. Celui-ci livrerait quotidiennement les mille-feuilles dans un camion non réfrigéré, une pratique jugée particulièrement risquée en période de fortes chaleurs.
Ce vendredi, les services du commerce d’Aïn Oussara, qui se sont abstenus de toute déclaration officielle, ont convoqué plusieurs propriétaires de cafés dans le cadre de l’enquête. Ces derniers ont confirmé s’approvisionner régulièrement auprès du même fournisseur.
Inquiétudes et colère des citoyens
Sur le terrain, la colère gronde. De nombreux habitants dénoncent un manque de contrôle sur la qualité des produits alimentaires, leur stockage et leur transport, particulièrement dans les cafés et boulangeries. Ils réclament des sanctions fermes contre les responsables de cette négligence et appellent à un durcissement des contrôles sanitaires.
L’APOCE confirme : 183 cas d’intoxication
Dans une mise à jour officielle, l’Association de Protection et d’Orientation du Consommateur et de son Environnement (APOCE) a confirmé la gravité de la situation. Ses représentants se sont rendus sur place et ont visité les patients hospitalisés. Le nombre de cas d’intoxication atteint désormais 183, selon l’association, qui précise que les équipes médicales poursuivent le traitement et le suivi des cas récents, pendant que les autorités compétentes s’emploient à prendre les mesures qui s’imposent.