Après avoir étalé les grandes lignes de son nouveau quinquennat, notamment les « prérequis » d’un dialogue national inclusif et la mise en place des jalons d’une « véritable » démocratie en Algérie, le chef de l’Etat, M. Abdelmadjid Tebboune, a fixé le cap de sa politique à court et moyen terme.
Ainsi, ce dimanche 6 octobre 2024, le président de la République, a présidé un Conseil des ministres durant lequel, plusieurs secteurs ont fait l’objet de directives, orientations et autres instructions, ayant pour but de relancer la dynamique socioéconomique du pays.
PLF2025 : Entre cohérence et souplesse
En effet et le premier dossier brûlant qui a été examiné, était celui relatif au projet de la loi des finances (PLF)2025, où le premier magistrat du pays, a ordonné que le projet de loi de finances 2025 soit « cohérent » avec les grands projets qu’il s’est engagé auprès du peuple algérien.
Après avoir présenté les activités du gouvernement, par le Premier ministre, au cours des deux dernières semaines, le Président a exprimé ses appréciations concernant le projet de loi de finances, qui ne prévoit pas de hausses d’impôts, lesquels affectent, a-t-il insisté, la vie quotidienne des citoyens. Dans ce sillage, il a ordonné la création de l’Agence nationale des grands équilibres du budget, de la prospective et de la planification, et ce, dans le but de suivre attentivement tous les sous-budgets et secteurs afin d’établir la transparence. Aussi, le chef de l’Etat, a insisté sur le fait que le PLF 2025, « cadre » avec l’engagement des deux millions de logements annoncés, auxquels s’ajoutent des projets dans les secteurs de l’énergie et des mines et 450 000 nouveaux emplois.
Allocation touristique : Enfin la revalorisation !
Dans le chapitre des annonces, le président de la République, a décidé de la revalorisation « significative » de l’allocation touristique, laquelle est actuellement fixée à 90€ par personne et par an. Il faut dire que ce montant est dérisoire et nombre de voix se sont élevées pour exiger sa revalorisation. Désormais, c’est chose faite, même si le taux de cette augmentation n’a pas été dévoilé.
Instaurée en 1997, l’allocation touristique fixée à l’équivalent de 15 000 DA n’a jamais été révisée au . Un montant insignifiant qui est loin de couvrir le besoins d’un séjour à l’étranger aussi minime soit-il. Une situation ubuesque que le ministre des Finances, Laziz Faid, avait reconnu en avril 2023 lorsqu’il a été interrogé au Conseil de la nation sur une éventuelle augmentation de cette allocation.
En outre, le président de la République Abdelmadjid Tebboune, a ordonné l’augmentation du montant de la bourse universitaire. Elle passe ainsi, à 2.000 DA par mois, devant entrer en vigueur à partir du mois d’octobre en cours. Cette revalorisation, est-il précisé, s’inscrit en droite ligne des réformes pédagogiques et logistiques entreprises par le président de la République, qui a ordonné de revoir de fond en comble la situation socio-pédagogique des étudiants dans le pays.
Pas de pitié contre les spéculateurs!
Par ailleurs et dans le cadre de la lutte contre la fraude et les spéculations, le Président de la République, a fait montre d’une extrême fermeté, en exigeant l’application des « peines maximales » et la « fermeture immédiate », ainsi que le « retrait des registres commerciaux », contre ceux qui spéculent sur le produit des huiles lubrifiantes pour véhicules, qui augmentent leurs prix sans justification, et il en est de même pour la pomme de terre.
À titre indicatif et lors de son entretien périodique avec la presse nationale, diffusé ce samedi, le président Tebboune avait déclaré «Je vais combattre jusqu’au dernier souffle les lobbies de l’argent facile, les lobbies compradors qui nuisent au pays pour laisser l’argent à l’étranger et les lobbies qui œuvrent pour ceux qui veulent porter atteinte au pays ».
Crise sanitaire au Sud : Un « suivi minutieux » exigé
Concernant la situation sanitaire liée aux épidémies de diphtérie et de paludisme dans les régions frontalières de l’extrême sud, le Président de la République a ordonné un « suivi minutieux » de la situation épidémiologique dans les régions frontalières de l’extrême sud qui enregistrent encore des cas épidémiques.
En outre, le chef de l’Etat, a ordonné de veiller à ce que tous les cas, quelle que soit leur nationalité, soient traités conformément au protocole sanitaire en vigueur, tout en enquêtant sur leur identité. Il a, en outre, insisté à poursuivre la mise en œuvre des différents protocoles sanitaires, qui ont conduit à une diminution du nombre de cas, suite à l’intervention des autorités publiques compétentes.
Numérisation : renforcer la cyber-sécurité
Pour ce qui est de la numérisation, Abdelmadjid Tebboune, a demandé d’accorder une « grande attention » à la question de la cyber-sécurité, demandant plus « vigilance dans l’acquisition d’équipements et de fournitures », car ce domaine est entièrement lié à la sécurité nationale.
Dans cette optique, il a ordonné au gouvernement de prendre toutes les mesures, en coordination avec le ministère de la Défense nationale, y compris l’emploi de toutes les capacités et compétences algériennes, notamment universitaires, considérant le projet de numérisation comme l’un des fondements d’une Algérie novatrice.
Mines : De nouvelles orientations délivrées
Au sujet de l’avancement des projets miniers structurés (mine de fer à Gara Djebilet, mine de zinc et de plomb dans la vallée d’Amizour, mine de phosphate à Bilad Al-Hadba), le Président de la République a ordonné la sélection des emplacements afin qu’ils soient appropriés pour la filtration par les unités de traitement, ainsi que de les rapprocher des points d’eau, d’énergie et les lignes ferroviaires. Il a souligné la nécessité de mettre en œuvre ces projets le plus rapidement possible, en respectant tout ce qui a été décidé précédemment, en raison de leur grand poids et de leur impact positif sur l’économie nationale.
Enseignement privé : vers des « contrats de performance »
Pour ce qui est de l’enseignement privé, de son fonctionnement et de son contrôle, il a souligné que les programmes des écoles privées doivent être compatibles avec le programme d’éducation nationale et rien d’autre. « Travailler dans le cadre de contrats de performance, pour déterminer avec précision la valeur ajoutée de ces écoles privées, tout en instaurant un suivi périodique continu », a-t-il ordonné, tout en demandant, de revoir les conditions d’octroi des licences, encourager les investissements dans le domaine de l’enseignement privé, à travers les écoles spécialisées, notamment dans le domaine des sciences exactes.
K.T
