La consommation énergétique en Algérie est en constante hausse ces dix dernières années et dans la « plupart des cas », cette augmentation est « inutile ».
Ce constat, a été révelé ce mardi 20 mai 2025, par le directeur général de l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE), M. Chabane Marouane.
Ce dernier, qui s’exprimait sur les ondes de la Radio nationale, Alger Chaîne 3, a fait savoir qu’outre les secteurs du BTPH, l’industrie et d’autres secteurs qui contribuent à la relance économique du pays, les chiffres de l’agence qu’il dirige traduisent une hausse « constante et inutile » aussi bien dans les ménages que les administrations publiques laquelle s’assimile aisément à du gaspillage, a-t-il soutenu.
Le double défi de l’Algérie
En effet et d’après l’hôte de la radio nationale, tous les ans, depuis une dizaine d’années, l’Algérie connaît une hausse de la consommation estimée à 4% par an. « Ces douze dernières années, nous avons enregistré une augmentation cumulée de 50% de la consommation énergétique », a-t-il révélé, avant de s’alarmer sur l’ « inutilité » de cette consommation et le gaspillage qu’elle entraîne. « Nous devons impérativement revoir nos modèles de production et surtout de consommation. Comme chacun le sait, l’Algérie fossile constitue une part importante de notre consommation énergétique et cette ressource est vouée à se tarir tôt ou tard. Nous sommes confrontés à un double défi : revoir notre modèle de production de de consommation, d’où l’impérieuse nécessité d’amorcer une transition énergétique viable et fiable », insistera le DG de l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie.
L’impérieuse nécessité de la rationalisation
Pour ce dernier, qui a repris le message délivré, hier, par le ministre de l’Energie et des mines, M. Mohamed Arkab, il est « capital et impératif » de sensibiliser aussi bien les citoyens que les institutions de la République et les industriels sur l’importance de rationaliser la consommation d’électricité et de gaz, et à contribuer à la préservation des ressources naturelles. « Cette orientation repose sur de nouveaux mécanismes de régulation et de contrôle, basés sur des études approfondies proposant des solutions intégrées pour préserver et exploiter l’énergie de manière efficace et rationnelle », a-t-il affirmé.
Une vision globale préconisée
Pour rappel, le 23 février dernier, le chef de l’État, M.Abdelmadjid Tebboune, avait souligné la nécessité d’une approche basée sur des « études approfondies » permettant d’offrir des « solutions intégrées » pour la « préservation et l’exploitation optimale » de l’énergie.
Cette stratégie vise à développer diverses industries tout en investissant dans les énergies renouvelables, telles que l’hydrogène vert et l’énergie solaire, domaines dans lesquels l’Algérie dispose d’un potentiel considérable.
Dans cette perspective, le président a exhorté le gouvernement à élaborer une « vision énergétique globale », couvrant le court, le moyen et le long terme. Cette approche scientifique et méthodique vise à garantir la « soutenabilité » de la consommation énergétique des citoyens, tout en préservant leur pouvoir d’achat.