Dessalement d’eau de mer : L’Algérie œuvre à rattraper son retard  

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L’Algérie mise énormément sur le développement des stations de dessalement d’eau de mer, afin de n’être plus tributaire de la pluviométrie laquelle, avec les changements climatiques devient de moins en moins abondante. Le président Tebboune, avait en avril dernier, ordonné la généralisation des stations de dessalement de l’eau de mer comme « plan stratégique ».

Pour se faire, les autorités du pays mettent les bouchées double afin de faire passer le taux de l’alimentation en eau potable issue du dessalement d’eau de mer de 18% actuellement à 42% en 2024 et 60% des besoins nationaux à l’horizon 2030. C’est du moins ce qu’a révélé le ministre le ministre des Travaux publics, de l’Hydraulique et des Infrastructures, Lakhdar Rekhroukh lors de sa visite effectuée au niveau de la future station de Cap Djinet (à 60 kilomètres à l’est d’Alger).

Des unités de dessalements tous azimuts

Actuellement, cinq projets lancés en 2022, sont implantés dans les wilayas de Tipaza (Fouka 2), Oran (Ras El Abiad), Béjaïa (Toudja), Boumerdès (Cap Djinet) et El Tarf (Koudiet Eddraouch) sont en cours de réalisation. Fin 2021, un programme urgent a été lancé en vue de la réalisation de trois stations de dessalement au niveau de Bateau Cassé (Bordj el Kiffan à Alger), d’une capacité de 10.000 m3/jour, à El Marsa à Alger (60.000 m3/j) et à Corso dans la wilaya de Boumerdès (80.000 m3/j), ce qui représente une capacité de production globale de 150.000 m3/j.  À cet effet, l’Algerian Energy Company (AEC) relevant du groupe Sonatrach, se chargera de la supervision des cinq stations de dessalement d’eau de mer « au cours du second semestre 2023, avant le lancement du projet de la station de Fouka 2, d’une capacité de production de 300.000 m3, au cours de la première semaine de mai prochain », a indiqué à la presse le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab. A court et long terme, l’AEC supervisera, soit en partenariat ou de manière autonome, la gestion et l’exploitation de 13 stations de dessalement réparties le long de la bande côtière, avec une capacité totale de dessalement avoisinant 7 millions de m3/jour, ce qui couvre environ 45% des besoins de l’eau potable à travers le pays.

À ce sujet, Mohamed Boutabba, DG de l’AEC, a indiqué dans un entretien accordé à l’agence APS que la filiale qu’il dirige, vise à « attirer les entreprises spécialisées dans les technologies et les équipements des stations de dessalement de l’eau de mer, notamment les membranes d’osmose inverse, pour les produire localement à travers des contrats de partenariat et de coopération, tout en maximisant la participation de l’outil national de production dans les projets en cours ou futurs ».

Cap sur l’« autonomie » hydrique  

Par la réalisation de ces stations de dessalement d’eau de mer, l’Algérie a en vue de garantir la production d’eau et assurer son autonomie en la matière” 

APS

Quant à la réalisation, les stations de dessalement d’eau de mer de Béjaïa et El-Tarf (Est du pays) a été confiée par le groupe Sonatrach à la société saoudienne Wetico (Water and Environment Technologies Company), spécialisée dans le dessalement d’eau de mer.

À titre indicatif, l’Algérie compte actuellement quatorze stations de dessalement d’eau de mer opérationnelles, dont le nombre sera porté à dix-neuf après l’entrée en exploitation des projets programmés, à partir de 2024. En outre, ce nombre est appelé à la hausse après la concrétisation du second programme des six autres stations, dont la mise en service future va réduire sensiblement la dépendance aux eaux des barrages et souterraines. De son côté, M. Rekhroukh a affirmé que l’Algérie a « adopté une stratégie pour la réalisation des stations de dessalement d’eau de mer en vue de garantir la production d’eau et assurer son autonomie en la matière », a-t-il précisé.

Des investissements colossaux

Dans les faits, le plan d’investissement tracé par le secteur de l’hydraulique exige selon le chef de projet, le renforcement des capacités de mobilisation des ressources en eau superficielles à travers la programmation de la réalisation de nombre de nouveaux projets en vue du renforcement du réseau des barrages exploités actuellement, au nombre de 81 structures.  Selon les chiffres présentés lors de cette visite, l’Algérie compte près de 600 structures de stockage, dont des barrages et des petites retenues d’eau, 13 systèmes de transfert des eaux, 23 stations de dessalement, 211 stations de traitement et épuration des eaux usées (STEP) d’une capacité de traitement d’un (1) milliard m3/an, et près de 280.000 forages. Toujours d’après la même source, l’Algérie exploite annuellement près de 11,3 milliards de m3 d’eau de différentes sources (eaux souterraines, barrages, forages, stations de dessalement, STEP), et l’objectif étant d’atteindre, à l’horizon 2030, une capacité de stockage nationale des barrages de 12 milliards de m3.  

R.B

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